déCCLic : une clinique scolaire pour en finir avec les listes d’attente à l’externe

le mercredi 22 mars 2023

Depuis 2017, la clinique scolaire deCCLic, affiliée au collège Charles Lemoyne (CCL), reçoit des élèves pour des services qui se donnaient auparavant à l’externe, comme de l’aide individualisée en orthopédagogie. Pour la communauté de l’école, cette initiative a résulté en des temps d’attente moins importants pour l’accès à ces services.

C’est sur le boul. Taschereau, à l’intersection de la rue Logan, dans un bâtiment qui abritait autrefois un concessionnaire automobile, que l’on retrouve la clinique déCCLic à quelques pas du campus Longueuil du CCL.

Cette dernière, un organisme à but non lucratif, propose des plages horaires pour des services en orthopédagogie, éducation spécialisée, psychoéducation et orthophonie.

«Au collège, presque 50% de nos élèves ont des plans d’intervention à la suite d’un diagnostic de trouble de l’apprentissage, de trouble anxieux ou autres. On a toujours eu des programmes particuliers pour les élèves avec des difficultés scolaires. C’est une spécialité que l’on a développée, mais qui amène aussi beaucoup de besoins pour ces familles-là», explique David Bowles, directeur général au CCL.

Ce dernier souligne qu’au-delà des services offerts au Collège, les familles devaient souvent aller à l’externe, avec les résultats de se retrouver sur de longues listes d’attente, à différents endroits.

«En y réfléchissant, plusieurs cliniques externes voulaient être partenaires avec nous, alors on s’est dit : pourquoi ne pas le faire nous-même et créer des partenariats directement avec les professionnels?» expose M. Bowles

De la dyslexie à l’impulsivité

C’est ainsi que l’initiative a été fondée, d’abord à l’intérieur des murs de l’établissement – c’est toujours le cas au campus de Sainte-Catherine et à l’école primaire –, puis dans un espace distinct en 2021, transformé en clinique pédagogique, notamment grâce à l’aide d’un don de la Fondation de la famille Molson.

Destinée aux 4 à 21 ans, elle accueille par exemple des élèves qui ont besoin de rencontrer un professionnel pour un diagnostic, un suivi ou de l’aide individualisée au-delà de ce qu’offre l’école.

«Dans les faits, on a très peu de jeunes de 20 ans et plus, mais l’idée était de rester un filet de sécurité pour nos élèves de secondaire 5 qui vont au cégep», souligne la directrice de deCCLic, Audrey Cantin.

 

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Le service le plus en demande à la clinique depuis la pandémie est l’orthopédagogie. (Photo : Gracieuseté)

 

Parmi les troubles les plus fréquents des élèves, on retrouve la dyslexie, la dysorthographie, le déficit d’attention avec ou sans hyperactivité, l’autisme, l’anxiété et l’impulsivité.

Dans sa vision initiale, la clinique offrait également des services en neuropsychologie, psychologie et ergothérapie, mais des enjeux de main-d’œuvre font que ces services sont mis sur la glace… pour le moment, assurent M. Bowles et Mme Cantin.

Ceux-ci souhaitent dans un futur rapproché pouvoir offrir tous ces services pour les élèves du collège, mais aussi pour la communauté externe, comme c’est le cas en ce moment en orthophonie.

Encore plus pertinent depuis la pandémie

La présence d’un tel établissement a été d’autant plus pertinente avec la pandémie.

Deux tendances lourdes ressortent de ce contexte : une plus grande difficulté pour les élèves qui étaient déjà en difficulté d’apprentissage – «les besoins en orthopédagogie ont explosé», note Mme Cantin – et l’anxiété qui a montée en flèche chez les élèves.

«L’anxiété, c’est vraiment devenu une priorité pour nous, au-delà de la clinique, indique de son côté M. Bowles. C’est la peur de ne pas réussir, de ne pas avoir de bons résultats, de manquer trop de matière pour être prêt pour le collégial. Vraiment, anxiété, c’est le mot qui revient le plus souvent en postpandémie.»