Dernier tour de piste pour une fleuriste de la région

le vendredi 20 août 2021

Après avoir eu pignon sur rue pendant 40 ans à Mercier, le Centre-jardin Vincelli a fermé définitivement ses portes au public le 18 août. La propriétaire des lieux, Johanne Vincelli, a décidé qu’il était temps pour elle de passer à autre chose malgré une clientèle fidèle et son amour toujours intact pour le métier de fleuriste.

En 1981, Johanne Vincelli et son père ont ouvert un centre de jardin à Mercier. Lorsque l’homme a pris sa retraite, Mme Vincelli a décidé d’ouvrir à son tour un magasin de fleurs sur le boulevard Saint-Jean-Baptiste. Cette aventure aura duré finalement une dizaine d’années.

La fleuriste d’origine italienne a débuté dans le métier au cours de sa vingtaine et a ainsi pu voir les familles de ses clients évoluer avec le temps.

« Quand j’ai commencé, j’étais toute jeune. J’ai commencé avec les mamans et les grands-mamans et maintenant, c’était les enfants et les petits-enfants qui venaient me voir. Naissances, graduations, mariages, décès, tu peux suivre une famille pendant plusieurs générations comme ça », dit-elle.

L’heure de la retraite a sonné

Mme Vincelli assure qu’elle n’avait pas perdu le goût et le plaisir de pratiquer son métier. Seulement, avec les années, le travail devenait plus demandant physiquement.

« Avec 40 ans de métier, mon petit corps aussi m’a dit que c’était le temps d’arrêter », souffle-t-elle avec un petit sourire en coin.

De plus, le bâtiment et le terrain ont déjà été vendus. Elle ne sait pas pour l’instant ce que le nouveau propriétaire des lieux fera avec sa propriété.

Avec le temps, Mme Vincelli a réussi à développer une clientèle loyale qui pouvait s’étendre au reste de la province et même aux États-Unis. Depuis l’annonce de la fermeture, elle affirme avoir reçu beaucoup de messages de soutien et de remerciements sur la page Facebook de son entreprise.

« Beaucoup de clients avec lesquels on est devenu amis me demandent où ils pourront acheter des fleurs maintenant », concède-t-elle.

Pour le moment, Johanne Vincelli a décidé de rediriger sa clientèle vers le fleuriste Cachet Ampleman, situé non loin de là, à Châteauguay.

Demandes spéciales

Au cours de sa carrière, Mme Vincelli a dû répondre à diverses demandes spéciales de la part de ses clients. Elle se souvient notamment de fabuleux mariages sous des tentes dans un champs et dans un ranch de la région. Le plus inusité restera sans doute un arrangement funéraire qu’elle a dû créer dans un évier en l’honneur d’un plombier décédé.

« C’est un super métier gratifiant, ce n’est pas juste être au comptoir et emballer des fleurs », confie Mme Vincelli.

La question de la relève

Quand on l’interroge sur le métier de fleuriste, Mme Vincelli ne se fait pas d’illusion; comme dans de nombreux domaines, il manque de relève. Elle espère cependant que quelqu’un osera prendre sa place à Mercier.

« C’est bien beau de se dire qu’on va acheter un bouquet au IGA, mais c’est pas pareil, c’est pas ça qui va faire la job pour un mariage ou un enterrement », avoue-t-elle.

Selon ses dires, pour être un bon fleuriste, il faut avoir un œil pour la peinture, les couleurs et la mode; le reste peut s’apprendre par la suite avec le temps et la pratique.

« Le marché est bon malgré les effets de la pandémie; tu peux travailler chez un autre fleuriste quelque temps pour l’expérience et après lancer toi-même une jolie boutique ici », espère la jeune retraitée.