Des bénévoles tentent de faire immigrer des réfugiés syriens, en vain

le mardi 1 novembre 2022

Un groupe de bénévoles qui tente depuis six ans de faire immigrer dans la région une famille de réfugiés de la Syrie déplore le refus d’Immigration Canada de les laisser entrer en raison d’un bris de critère.

Solidarité syrienne, formé de huit bénévoles, a amassé 40 000$ en 18 mois pour venir en aide à une famille de quatre Syriens. Les villes de Delson, Saint-Constant et Sainte-Catherine ont contribué à la récolte des dons, tandis que plusieurs donateurs anonymes ont aussi fait leur part. Une partie de l’argent a déjà été envoyée à la famille pour qu’elle puisse suivre des cours de français. Elle a fui la Syrie en 2016 en raison de la guerre qui sévit dans le pays.

«C’est rendu qu’entre eux, ils se chicanent, fait savoir François Deragon, président de Solidarité syrienne. La famille a de la misère à chauffer son logement et gagne l’équivalent de 40$ canadien par mois. Ce n’est pas une situation évidente.»

Le groupe, qui est en contact avec la famille, a rencontré le 11 octobre le député fédéral de La Prairie, Alain Therrien, afin de lui demander de défendre sa cause devant le ministère d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).

«Je me suis engagé à les accompagner dans les démarches auprès d’IRCC pour regarder toutes les avenues possibles», confirme-t-il par courriel.

En entrevue avec Le Reflet, l’attaché politique d’Alain Therrien ajoute que le ministère argumente que le demandeur de visa n’a pas fait la démonstration que sa vie était «plus persécutée» qu’un autre. Les seules preuves montrées ont été qu’ils ont été bombardés, mais comme les autres, rapporte Alexandre Bleau.

«L’agent a dit qu’il a basé sa décision à la suite d’une conversation avec le haut-commissariat des Nations unies, explique-t-il. De manière administrative, nous avons une fin de non-recevoir.»

Dernière chance

Toutefois, il compte envoyer une lettre au ministre d’IRCC, Sean Fraser, pour argumenter deux points de la décision.

Le premier est que le délai de traitement s’est étiré sur près de six ans. Il allègue également que le couple n’a pas eu l’occasion de pouvoir obtenir une entrevue en personne avec l’IRCC.

Le second est que les services ont été fermés en raison de la pandémie. Il tentera de faire valoir que les demandeurs, qui attendaient un nouveau-né, ont été placés devant le choix impossible de retourner dans leur pays.

«Le couple ne voulait pas que l’enfant naisse dans un camp de réfugiés et est retourné en Syrie, indique-t-il. Pour faire une demande d’asile, il faut le faire à l’extérieur du pays et ne pas revenir.»

Tout de même accroché à un mince espoir, Solidarité syrienne souhaite que le dossier connaisse un heureux dénouement.

«L’engouement est toujours là pour les intégrer et les entourer, martèle M. Deragon. On ne peut pas plaider l’ignorance de ce qui se passe en Syrie.»

«Depuis six ans, les membres du groupe ont mis leur crédibilité en jeu face à la population qui les a appuyés.»

-François Deragon, président de Solidarité syrienne