Des chefs préparés sur les bancs de l’École hôtelière de la Montérégie

le mercredi 16 mars 2022

Le Centre de formation professionnelle Jacques-Rousseau de Longueuil a vu le jour il y a 48 ans. En décembre 2019, il est devenu l’École hôtelière de la Montérégie (EHM) lors son déménagement dans un bâtiment neuf et moderne, voisin du Marché public. Plusieurs de ses anciens élèves embrassent de belles carrières. Les success stories à leur sujet ne manquent pas.

Frédéric Dufort a commencé comme plongeur polyvalent à l’âge de 15 ans dans un restaurant italien.

«Ma mère, professionnelle de l’agroalimentaire, m’a beaucoup inspiré. J’ai gravi les échelons un par un: commis de cuisine, garde-manger, chef de partie, sous-chef, chef de cuisine», dit-il.

S’il est arrivé avec de l’expérience en restauration lorsqu’il s’est inscrit à l’école en 2005, l’EHM a été pour lui, pendant deux ans et demi, une bonne école.

«Je me suis rendu compte que l’apprentissage sur le tas était bien, mais limitant. Mes professeurs m’ont appris les bonnes techniques, comme réaliser une brunoise parfaite. J’adorais concourir dans les compétitions à travers le Canada, et j’ai participé pendant deux saisons à l’émission Les Chefs ! à Radio-Canada», poursuit le cuisinier réputé.

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L’École hôtelière de la Montérégie compte actuellement 30 enseignants et 300 élèves. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Denis Germain)

Avec de solides bases et l’argent gagné à l’émission, il est parti en stage à San Francisco, chez Benu, établissement triplement étoilé au guide Michelin.

Il est aujourd’hui chef exécutif des brasseries françaises Chez Lionel (Boucherville, Laval et Sainte-Thérèse) et vient d’ouvrir un nouvel établissement à Brossard, la brasserie japonaise IRU Izakaya.

De la santé à la sommellerie

Sakharau Sam-Ell vient du domaine de la santé. Après une année sabbatique à voyager, où il a découvert le monde du vin, il n’a eu qu’une idée: devenir sommelier. Âgé de 34 ans, il a entamé il y a trois ans une reconversion à l’EHM, avec un DEP en service à la restauration, puis une ASP en sommellerie.

«Nous avions un encadrement professionnel et personnalisé à l’EHM. Je me souviens d’un professeur, Stéphane Dumont, très organisé comme moi. J’ai fait un de mes stages en service en pleine pandémie, dans un restaurant de sushis, Le Blossom, qui m’a ensuite embauché et où je suis toujours en qualité de gérant», précise-t-il.

«Je n’aurais jamais eu ce type de poste sans ma formation, car j’interviens à tous les niveaux: inventaire de cuisine, carte des vins, gestion des employés, aide au service, etc., poursuit-il. Pour un jeune qui veut étudier en sommellerie, il faut que cela soit une passion, car il y a beaucoup de travail et de mémorisation.»

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L’École hôtelière de la Montérégie a déménagé dans un nouveau bâtiment en 2019, près du marché public de Longueuil. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Denis Germain)

À la fine pointe de la technologie

L’EHM fait partie du Centre de services scolaire Marie-Victorin et offre des programmes dans le domaine de l’alimentation: diplômes d’études professionnelles (DEP) ou attestations de spécialisations professionnelles (ASP) en boucherie, boulangerie, cuisine, pâtisserie, service de la restauration et sommellerie.

Les formations durent entre 330 et 1470 heures selon les spécialités, encadrées par 30 enseignants.

«Nous avons depuis 2019 un bâtiment lumineux, à la fine pointe de la technologie et des équipements qui répondent au marché de l’emploi, expose Frédéric Fortin, directeur de l’EHM. L’école est présente dans plusieurs concours internationaux comme les Olympiades de la formation professionnelle où nos élèves représentent le Canada.»

«Face à la pénurie de main-d’œuvre très forte dans notre secteur, nous faisons partie de la solution, au travers de notre collaboration avec les entreprises.»

– Frédéric Fortin, directeur

«Nos élèves font des stages et nous avons des échanges avec la France et l’Italie. Le taux de placement de nos diplômés est de 100%», ajoute-t-il.

Au sein de l’édifice se trouvent un comptoir de vente et un restaurant d’application ouvert au public, L’Ardoise, où les élèves pratiquent en effectuant des services complets classiques, de type banquet ou table d’hôte, avec des clients.

L’école frappée par la pandémie et la pénurie de main-d’oeuvre

«Depuis le début de la pandémie, les inscriptions ont chuté globalement de 50%, déclare Frédéric Fortin, directeur de l’École hôtelière de la Montérégie. Le nombre de nos élèves est passé en 3 ans de 450 à 250 élèves, baisse due à la COVID et à la forte pénurie de main-d’œuvre qui ont poussé les entreprises du domaine alimentaire à recruter rapidement du personnel non qualifié ou non formé pour ne pas fermer.»