La vie de Réjean Fortin et des résidents de la montée Griffin à Saint-Constant est devenue un enfer sur roues. Depuis la fin juin, ils assistent impuissants à un va-et-vient incessant de poids lourds. Ces camions, certains de 26 roues, font la navette entre la carrière Lafarge et le site de construction du futur pont Champlain en empruntant ce tronçon de 250 m.
«Au plus fort, il y a 350 voyages de camions par jour qui passent par notre rue. Avec les allers-retours, cela fait jusqu’à 700 passages par jour. Les camions transportent pour SNC-Lavalin des pierres qui seront déposées dans le fleuve pour la construction des piliers du pont. Au début, c’était 24h sur 24h jusqu’aux vacances de la construction. Il y a eu une pause le jour, mais pas la nuit. Et là, c’est de nouveau 24h sur 24h», explique M. Fortin, vidéos et photos à l’appui.
Le bruit des moteurs des camions, la décompression de leurs freins lorsqu’ils tournent sur la rue, la poussière qui se dépose sur la voiture des résidents et leur demeure, les vibrations sans parler des cailloux qui parfois tombent de leur chargement, rendent la vie impossible à la dizaine de résidents de la Montée Griffin.
Au retour des vacances de la construction, les camions ont arrêté de circuler de jour pour se déplacer uniquement de nuit selon M. Fortin. Toutefois, depuis cette semaine, ils ont de nouveau continué à rouler 24h sur 24h.
Conseil municipal
Réjean Fortin s’est rendu au conseil municipal le 11 août pour rappeler au maire Jean-Claude Boyer, qu’il avait auparavant rencontré sur cette question, d’intervenir rapidement. Dans une mise en scène improvisée, le résident a déposé sur le plancher les cailloux que les camions laissent tomber.
Le maire qui avait visionné avec M. Fortin la vidéo où l’on voit le ballet incessant des poids lourds a déclaré en assemblée que la situation n’avait «aucun bon sens».
La solution serait que les camions passent par la municipalité de Saint-Mathieu pour éviter d’emprunter la Montée Griffin, a indiqué le maire. Ceux-ci pourraient traverser un chemin privé que Lafarge aménagerait dans ses installations. M. Boyer a indiqué qu’il était en communication avec l’entreprise Lafarge et la mairesse de Saint-Mathieu, Lise Poissant, afin de trouver une solution.
«Il faut que les camions restent sur la 15, sortent à la sortie Saint-Mathieu, passant par le chemin privé de Lafarge et s’en retournent sur l’autoroute. Si les camions passent dans des zones résidentielles de Saint-Mathieu, on ne fait que déplacer le problème», a déclaré Réjean Fortin en entrevue.
Négociation
La directrice générale de Saint-Mathieu, Louise Hébert, a indiqué que des négociations avec Lafarge ont lieu.
L’entreprise doit obtenir l’autorisation de Saint-Mathieu pour un permis de remblai et valider d’autres autorisations nécessaires. De plus, Saint-Mathieu veut entreprendre des discussions avec Saint-Constant pour toucher une partie des redevances. Celles-ci, versées par Lafarge à Saint-Constant, servent de dédommagement pour les routes usées prématurément par le passage répété des camions.
Mme Hébert a rappelé que le dialogue avec Saint-Constant se poursuit.
Quant à Lafarge, le Journal a communiqué avec les relations publiques de l’entreprise. Au moment de publier, celles-ci n’avaient pas encore fourni les réponses aux demandes.
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