Des écoles de karaté locales commentent l’interdiction des combats

le mercredi 26 octobre 2022

En raison du retrait du karaté de la programmation olympique des Jeux en 2024, le 13 octobre, les combats sont désormais interdits au Québec. Des écoles de karaté sur le territoire déplorent cette nouvelle.

Selon Karaté Québec, «l’interprétation et l’application du Code criminel exposent les organisateurs, les intervenants et les athlètes se livrant à des combats concertés à des risques d’infractions punissables» en vertu de l’article 83 du Code criminel du Canada qui interdit les combats organisés au pays.

Le Québec, comme toutes les autres provinces, pouvaient se prévaloir d’une exemption fédérale pour autoriser les combats de karaté sur son territoire, étant donné que le sport était représenté aux Olympiques. Mais dans le cas où le sport n’était pas représenté, comme c’est désormais le cas, le gouvernement fédéral laisse le choix aux provinces de tenir des combats. L’Ontario et à la Colombie-Britannique ont utilisé ce droit, mais pas le Québec. Le jiu-jitsu est dans la même impasse.

Invité à commenter, le Centre d’arts martiaux Roussillon à La Prairie partage sa déception.

«Si on regarde les combats, ça peut sonner comme violent dans la tête des gens, mais c’est dans un environnement contrôlé, explique Carlos Najn. Dans les arts martiaux, le respect prime pour tout.»

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Des membres du Centre d’arts martiaux Roussillon. (Photo gracieuseté)

Il ajoute que l’art martial amène un ensemble de bénéfices dans la vie des jeunes.

«Le karaté, ça amène entre autres le respect, la discipline et la confiance en soi. Cette confiance qu’ils gagnent peut se transférer ailleurs dans leur vie, soutient-il. C’est aussi le contrôle de soi. Dans tous les tournois de karaté, si on est train de perdre dans un combat, on apprend à contrôler ses émotions et on regarde ce qu’il faut faire pour gagner.»

Pour sa part, l’école Karaté sportif, qui possède une franchise à Candiac, a voulu rectifier le tir, puisque certains médias n’ont pas spécifié que les cours étaient toujours en vigueur, allègue-t-elle.

«Nous ne voulons pas que ça affecte la perception des gens à l’égard des arts martiaux, craint Marcellin Cantin, président et chef de la direction de Karaté sportif. Nous recevions des courriels de parents nous questionnant si la pratique du karaté était illégale.»

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Un cours de Karaté sportif à l’école Saint-Marc à Candiac. (Photo gracieuseté)

Ce nouveau changement n’aura pas d’impact pas les cours de l’organisation. En effet, Karaté sportif se sont détachés du volet compétitif depuis près de 15 ans.

«Les bénéfices attachés aux arts martiaux sont beaucoup plus grands que seulement les combats, soutient-il. Nous avons des programmes de croissance personnelle pour les enfants.»

Même son de cloche du côté du centre de karaté KJS à Saint-Constant qui continuera ses cours, et même ses compétitions. En effet, l’organisation fonctionne sous le règlement de l’Association mondiale des organisations de kickboxing (WAKO) et peut organiser des combats. Il déplore l’inaction néanmoins du gouvernement dans ce dossier.

«Je me demande quelle est leur justification pour interdire [les sports de combat], indique Stéphane Dubé. Ça fait plus de 60 ans que nous avons des sports de combat au Québec.»

Code criminel

Karaté Québec collabore actuellement avec la Direction de la sécurité dans le loisir et le sport du ministère de l’Éducation du Québec afin de régler cette problématique, fait savoir l’organisation par voie de communiqué envoyé le 13 octobre.

«On souhaite une solution optimale, dans les meilleurs délais, pour les clubs et les athlètes», explique le président de la fédération, Stéphane Rivest.

«S’ils savaient ce que les combats de karaté apportent aux jeunes. On leur enlève quelque chose qui les passionne.»

-Stéphane Dubé, propriétaire de KJS