Des élèves de la Magdeleine organisent des collectes pour les réfugiés ukrainiens

le mardi 14 juin 2022

Conscientisés sur la situation des Ukrainiens confrontés à la guerre, des élèves de 2e secondaire de l’école de la Magdeleine à La Prairie ont organisé une collecte de fonds et de vêtements pour les réfugiés qui immigreront aux Québec dans les prochaines semaines.

Maxime Fortin, Angelina Bishey et Mathis Blais font partie du groupe 294 du Programme d’éducation international (PEI) qui a eu la tâche d’amasser des biens essentiels pour les nouveaux arrivants. Ils se sont entretenus avec Le Reflet à propos du déroulement de leur projet.

«Envoyer des dons matériels là-bas coûtait trop cher, on a donc décidé qu’on les donnerait aux Ukrainiens qui arriveront au Québec, d’autant plus qu’il y a une grande communauté d’entre eux à Montréal», a indiqué Mathis Blais.

Ils ont sollicité l’aide de leurs camarades et de la communauté.

«On a installé des kiosques à la salle commune de l’école, la Place de l’amitié, a mentionné Maxime Fortin. Le premier midi, on a amassé 10$, mais les trois après on a amassé 100$ chaque fois.»

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Les jeunes lors de leur récolte à la Place de l’amitié. (Photo: gracieuseté)

Par la suite, le groupe a fait du porte-à-porte pour amasser non seulement de l’argent, mais aussi des sacs de vêtements, de jouets et de nourriture. Ils ont même pu rendre service à une dame qui voulait déjà offrir des choses aux Ukrainiens. Le trio a tenu à souligner l’ouverture des gens.

«Ils nous faisaient confiance et nous encourageaient», a soutenu Angelina Bishey.

Ils ont remis l’argent et les dons matériels à l’organisme Promis de Montréal, tandis que les vêtements ont été offerts au Complexe le Partage à La Prairie.

Le groupe s’était donné un objectif d’amasser 500$ et il l’a nettement dépassé en atteignant 1 960$.

Conscience

Malgré son jeune âge, le trio est conscient de la détresse vécue par les Ukrainiens.

«C’est compliqué ce qui se passe là-bas, mais on comprend c’est que c’est difficile pour ceux qui arrivent ici, a estimé Maxime Fortin. L’argent, la nourriture et les vêtements vont pouvoir les aider à commencer leur vie au Québec après avoir perdu beaucoup en Ukraine.»

Pour eux, il était normal de venir en aide à leur prochain.

«Nous possédons certaines valeurs au PEI, comme l’altruisme, donc c’est normal qu’aider les autres nous tienne tous à cœur, a dit Mathis Blais. C’est le projet parfait qui nous représente.»

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Une partie des dons amassés. (Photo: Gracieuseté Maxime Fortin)

Les trois jeunes sont reconnaissants de pouvoir vivre au Canada en sécurité et ne tiennent pas cette paix pour acquise.

«Ils n’ont pas demandé d’être attaqués par la Russie, a déploré Maxime Fortin. Ça faisait du bien de donner et de prendre du temps pour les aider.»

«Nous avons été sensibilisés par ce qu’ils vivent et on espère que d’avoir pensé à eux leur fait du bien.»

-Angelina Bishey

Ils réalisent que même les pays démocratiques peuvent être en danger.

«Avant, on pensait que la guerre se passait juste dans les pays pauvres ou sous-développés, donc quand l’Ukraine s’est fait envahir, on s’est demandé ce qu’il nous arriverait si un pays nous attaquait», a souligné Mathis Blais.

Selon leur enseignante de mathématiques France Labrie-Beaudoin, la diversité de la démographie de l’école explique peut-être cette conscience.

«À même leurs classes, ils ont plusieurs élèves de nationalités différentes, a indiqué l’enseignante. Nous avons quelques élèves qui viennent des pays limitrophes à l’Ukraine qui sont déjà conscientisés.»

Autre projet

Pour sa part, le professeur d’arts plastiques Hugues Messier a décrit le projet de ses élèves du groupe.

«Ils ont fabriqué et vendu des bracelets d’amitié pour récolter de l’argent et le remettre à deux organismes, a-t-il écrit. Ensuite, deux groupes inscrits en arts plastiques ont réalisé et vendu des peintures de style impressionniste.»

La somme totale amassée est de 526 $, dont la moitié sera remise à la Fondation La Maison du Père et l’autre à la Fondation du Centre hospitalier universitaire de Sainte-Justine.

«Je suis très fier de l’implication, la participation et de l’ouverture d’esprit des élèves. Ce fut une excellente première expérience pour tous et toutes», a-t-il fait savoir.

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Le groupe de Hugues Messier. (Photo: gracieuseté)

Agir rend heureux

Les élèves du Programme d’éducation internationale de la Magdeleine avaient tous la tâche de compléter un projet collectif sous le thème «Agir rend heureux», pour réussir leur année scolaire.

«C’était pour que les élèves réalisent que de se mettre en action pour s’attaquer à une problématique allait les amener à être plus heureux, a raconté l’enseignante France Labrie-Beaudoin. Ce sont les valeurs qu’on voulait leur inculquer.»

Elle ne cache pas qu’elle a ressenti de la fierté de voir ses élèves éprouver du plaisir en aidant.

«Ça m’a rendu très fière de les voir aller, puisqu’on les laissait libres de A à Z, a-t-elle exprimé. Ils ont livré le projet avec brio.»