Des fournisseurs de la région reprennent graduellement leurs activités

le jeudi 16 avril 2020

La reprise des chantiers de construction résidentielle, le 20 avril, marque le retour graduel des activités des fournisseurs de matériaux locaux qui peinent à maintenir leurs opérations, après avoir été forcés de fermer leurs portes en raison de la pandémie.

Marc-Olivier Lanctôt se dit partagé quant à cette annonce. Le propriétaire de Lanctôt, couvre-plancher et design convient qu’elle lui permet de relancer partiellement sa division commerciale, à savoir l’estimation, la livraison et l’installation des matériaux dans les chantiers visés.

«On pourra reprendre une petite portion de nos employés et travailler sur les projets concernés par les directives. Je suis très content que le gouvernement Legault ait entendu le risque de crise du logement imminent, la détresse des propriétaires en devenir qui se retrouvaient sans toit d’ici quelques semaines, et qu’il ait donné des directives claires avec l’aide de la CNESST, pour la reprise de ces chantiers», souligne-t-il.

Néanmoins, l’entrepreneur rappelle que ses salles de montre demeurent inaccessibles aux clients. M. Lanctôt a souligné l’inégalité de cette situation dans une lettre d’opinion qu’il a fait parvenir à Gravité Média. Il a déploré que les grandes surfaces comme les quincailleries n’ont jamais cessé leurs opérations parce qu’elles figurent à titre de service essentiel, damant le pion à des commerces locaux comme le sien.

«Les chantiers, dans cette crise, arrêtent et repartent de façon égale pour tout le monde. C’est ce genre de mesure que j’ai n’ai pas eu la chance de voir auprès des commerçants du détail, qui représente la moitié de nos opérations», fait-il remarquer.

D’ici la réouverture de ses succursales à Saint-Isidore et Longueuil, l’entreprise opère grâce à un service de consultation à distance sur rendez-vous. Ses lignes téléphoniques ont aussi été réactivées pour limiter les dégâts et offrir un service consultatif et collaboratif.

Même situation

Johanne Grégoire s’est reconnue dans la situation soulevée la semaine dernière par son confrère et estime qu’il a eu les mots justes pour dépeindre la réalité des détaillants locaux.

«Ma plus grande frustration n’est pas que nous sommes fermés, mais que des chaînes américaines à grande surface puissent continuer de vendre des produits semblables», affirme la copropriétaire de Luminaires Paul Grégoire à Sainte-Catherine.

Le moment ne pouvait pas plus mal tomber pour le commerce, qui procédait à une refonte de son site Web avant la crise, dans le but d’en faire une plateforme transactionnelle.

Mme Grégoire et ses frères ont fait parvenir une dérogation au gouvernement dans laquelle ils demandent la réouverture de leur commerce. Elle leur a été refusée. Ils attendent la réponse à leur seconde demande.

«Notre souhait est d’ouvrir avec effectif réduit et de pouvoir servir les clients pour qui la sélection de leur luminaire est essentielle à la construction de leur maison. Nous croyons fermement que nous faisons partie de la chaine d’approvisionnement», dit-elle.

Advenant un nouveau refus, les clients se tourneront vers les grandes chaînes, déplore Mme Grégoire.

L’entreprise estime être en mesure d’accueillir des clients dans son commerce en respectant les mesures sanitaires, et ce, d’une façon plus sécuritaire pour ses employés et clients, soutient-elle.