Une panne d’électricité a privé de chauffage les résidents de l’immeuble pour 50 ans et plus Viva-Cité à Delson dans la nuit de vendredi à samedi, alors que le froid extrême s’abattait sur la région.
Plusieurs d’entre eux ont contacté Le Reflet pour partager leur calvaire qui n’est pas terminé en ce lundi 6 février. Selon leurs témoignages, la panne de courant, qui ne relevait pas d’Hydro-Québec, a sévi aux alentours de 17h le vendredi 3 février, avant d’être rétablie partiellement en avant-midi le lendemain.
Néanmoins, les locataires de l’établissement situé rue de l’Harmonie ne peuvent présentement utiliser ni leur four, ni leur laveuse ou sécheuse, prévient une lettre écrite à la main installée le samedi 4 février sur la porte principale. Il leur est également demandé de maintenir le chauffage entre 10 et 15 degrés Celsius dans chaque pièce.
«Une équipe est à l’oeuvre depuis hier afin de solutionner le problème dans les plus brefs délais», informe la lettre signée par la direction.
Tous les résidents questionnés, qui ont tenu à préserver l’anonymat par craintes de représailles, ont souligné leurs difficultés à rejoindre un membre de la direction. L’une d’entre elles a appelé la police au milieu de la nuit, alors que le mercure dans sa chambre avoisinait les 11 degrés. La Régie intermunicipale de police Roussillon confirme s’être déplacée à cet établissement vers 2h50 pour assurer la sécurité des locataires.
«Les policiers ont attendu qu’un électricien soit sur place avant de quitter. Les pompiers ont également été appelés», indique l’agente Jacinthe Laferrière.
«Pour sa part, Hydro-Québec nous a spécifié que ses installations étaient fonctionnelles et que le problème venait de l’immeuble même, raconte une résidente. Au prix que nous payons, environ 2 000$ par mois, nous sommes dans notre droit de nous attendre à pouvoir chauffer notre logement.»
Une locataire a quant à elle l’impression «de se faire rire au visage».
«C’est quasiment insultant. Je suis déçue, puisque cet immeuble date de 2018 et a déjà des problèmes électriques, fait remarquer celle qui a dormi ailleurs en raison du froid. Nous sommes laissés à nous-mêmes, mis à part le concierge qui tente tant bien que mal de nous aider.»
Sa voisine d’en haut évoque de son côté «un manque d’empathie».
«Nous sommes des personnes âgées et certaines ont la santé fragile. C’est inhumain de nous laisser ainsi», affirme-t-elle.
La gestion de la résidence Viva-Cité a été léguée à l’entreprise Lokalia, après que Habitations Trigone se soit fait retirer ses licences de construction en 2022. Le Reflet a laissé des messages sur diverses boîtes vocales de la compagnie et n’avait pas eu de retour au moment de publier.
