Des publicités qui ne passent pas inaperçues sur Facebook

le mercredi 10 février 2016

Le propriétaire d’une compagnie de taxi de Sainte-Catherine affirme faire des publicités «humoristiques» sur sa page Facebook pour promouvoir ses services. Or, si elles sont remarquées, ce n’est pas toujours pour leur bon goût, selon un expert consulté par le Journal.

On y voit tantôt des personnes complètement ivres, une voiture qui frappe un arbre ou un groupe de personnes entassées sur un pick-up. Ces images sont assorties d’une phrase pour mousser les services de la compagnie Taxi privé.

Si certaines font sourire, d’autres donnent à sourciller. Sur celle montrant deux personnes qui tentent de mettre un cadavre dans le coffre arrière d’une voiture, on mentionne: «Votre taxi est toujours prêt à vous aider».

«C’est de l’humour, se défend le propriétaire Alain Bujold, parti à son compte depuis quelques mois. Je n’ai que des bons commentaires sur ma page Facebook. Les gens aiment ça et je récolte plus de nouveaux abonnés. C’est vraiment profitable.»

Statistiques de son Facebook à l’appui, il mentionne que ses publicités humoristiques retiennent quatre fois plus d’attention que celles dites plus sérieuses (ex: un palmier pour inviter les voyageurs à recourir à ses services pour se rendre à l’aéroport). Elles sont davantage partagées et commentées.

M. Bujold les crée lui-même sur sa tablette numérique.

«Un goût douteux»

«Du point de vue de la communication, il arrive à se démarquer», analyse Marc D. David, professeur en communication marketing à l’Université de Sherbrooke.  

Néanmoins, l’expert considère que les publicités sont d’un «goût douteux» même si, au contraire, les gens semblent les aimer selon les commentaires qu’on trouve sur la page Facebook de Taxi privé.

«Ce n’est pas parce qu’il n’a pas de plainte que tout le monde les apprécie, affirme M. David. Aucun professionnel du domaine ne lui aurait conseillé de faire de la publicité dans ce sens-là.»

Le fait qu’elles circulent sur un réseau social plus favorable à ce genre de blague n’est pas un argument, selon l’expert consulté par Le Reflet.

«Il confond deux styles, les messages personnels de mauvais goût avec des messages professionnels», estime-t-il.

Au point de vue éthique, voire légal, le propriétaire de la compagnie de taxi pourrait aussi s’attirer des ennuis parce qu’il utilise à des fins publicitaires des images qui ont des droits d’auteurs. De plus, quelques publicités pourraient être considérées diffamatoires.