Des uniformes non genrés au Collège Jean de la Mennais

le jeudi 26 août 2021

Raphaël U, entreprise de création d’uniformes scolaires qui compte un centre de distribution à Brossard, peut témoigner de l’impact du mouvement «Je porte la jupe», observé dans plusieurs écoles secondaires l’an dernier. Sa nouvelle collection de vêtements non genrés a fait des adeptes dans une cinquantaine d’écoles au Québec.

Le projet de créer des uniformes non genrés chez Raphael U a pris forme il y a trois ans. À ce moment, «certaines écoles ne comprenaient pas exactement l’importance de ce mouvement», témoigne Tammy Hattem, fondatrice de Raphaël U.

Le mouvement né l’an dernier avec les garçons qui ont porté la jupe en signe de protestation contre la discrimination à l’égard des filles a changé la donne.

«Il y a eu beaucoup plus d’intérêt parmi les écoles, qui ont pris la situation de plus en plus au sérieux», a-t-elle observé.

Parmi ces écoles qui ont intégré quelques-unes des 30 pièces non genrées de la collection se trouve le Collège Durocher Saint-Lambert, qui a changé son code de vie en entier, ainsi que le Collège Jean de la Mennais, à La Prairie, et le Collège Héritage, à Châteauguay.

Plus d’égalité

L’idée de concevoir une telle collection revenait constamment dans les groupes de discussion et échanges du «club des Influenceurs RU», dans le cadre duquel les élèves qui portent déjà les uniformes de l’entreprise donnent leurs idées.

«Les jeunes voulaient trouver une façon de créer plus d’égalité entre les garçons et les filles; plusieurs voulaient se sentir à l’aise de sélectionner la coupe de vêtement qui leur convenait, sans avoir à se sentir brimés si celle-ci portait le nom de coupe féminine ou masculine», explique Tammy Hattem.

Ce sont d’ailleurs ces échanges avec les élèves qui ont guidé Raphaël U dans la conception de cette collection. Des séances d’essayage ont aussi permis d’analyser le style et la coupe des vêtements.

«Certaines pièces ont le même style, design et tissu, et ensuite deux coupes différentes tandis que d’autres pièces ont été créées de façon minimaliste, c’est-à-dire qu’elles sont disponibles dans une coupe facilement adaptable aux différentes morphologies», détaille la cofondatrice.

Par ailleurs, les vêtements ne sont plus classés en «collection fille» et «collection garçon», mais bien en «coupe droite» et «coupe ajustée». Un changement de terminologie, auquel des élèves du Collège Jean de la Mennais et du Collège Héritage ont participé, et qui peut avoir un impact sur les vêtements choisis.

«Trop souvent, les jeunes ne sélectionnent pas la bonne coupe pour la simple raison que l’appellation ne coordonne pas avec leur genre. Par exemple, une fille, qui parfois a plus de hanches, peut préférer porter un pantalon de coupe droite au lieu d’ajustée», illustre Mme Hattem.

{{HTML|IMG|MEDIA|1448}}

Les fondateurs Patrick Lepage et Tammy Hattem. (Photo: Gracieuseté)