Des vêtements neufs jetés à la poubelle au Reitmans à Saint-Constant

le mardi 2 août 2016

Une résidente de Sainte-Catherine a découvert des vêtements neufs déchirés dans les conteneurs de la boutique Reitmans à Saint-Constant, a rapporté hier TVA Nouvelles.

Krystel Guillemette a publié une vidéo sur sa page Facebook dans laquelle elle montre des sacs remplis de morceaux en bon état, mais coupés ou déchirés intentionnellement.

«Je ne comprends pas pourquoi les compagnies font cela. Je suis outrée! Plusieurs personnes dans le besoin auraient été très heureuse d’avoir ces vêtements, a indiqué Mme Guillemette au Reflet ce matin. Au lieu de les découper, ils devraient peut-être enlever les étiquettes.»

TVA Nouvelles fait savoir que la gérante de la boutique Reitmans n’a pas voulu commenter. La direction de la chaîne Reitmans a quant à elle rappelé dans un courriel qu’elle donnait des milliers de vêtements endommagés ou en mauvais état chaque année à des organismes de bienfaisance.

Dans les derniers mois, les chaînes de magasins Dynamite et Garage ont également été prises à endommager des vêtements neufs. Cette pratique viserait à réduire le total des ventes de ces entreprises et ainsi économiser de l’impôt.  

Inadmissible

La directrice générale du Complexe Le Partage, Cathy Lepage, trouve déplorable la situation.

Selon elle, l’argument qui veut que certaines compagnies hésitent à donner leurs surplus pour ne pas nuire à leur marque de commerce ne tient pas la route.

«Nous pouvons couper toutes les étiquettes, ce qui empêche de connaître la provenance des vêtements», rappelle M. Lepage.

Les vêtements reçus au Complexe sont à leur tour remis gratuitement à des personnes ou des familles en situation d’appauvrissement. Une partie est aussi mise en vente à des prix dérisoires aux friperies du Complexe situées à La Prairie et Saint-Constant.  

«Les friperies, pour des organismes comme le nôtre, poursuit Cathy Lepage, constituent une source d’autofinancement permettant d’assumer les coûts des activités que nous offrons à la communauté. Dans notre cas, la friperie constitue 60% du financement.»

Elle mentionne que les dons des vêtements pour les entreprises sont déductibles d’impôts.

«C’est un argument qui devrait encourager les compagnies à donner», encourage-t-elle.

Dons antérieurs

D’autres entreprises n’ont pas hésité au cours des années précédentes à donner au Complexe.

«L’année dernière, la compagnie Chaussures Yellow nous a fourni des souliers. Les Ailes de la mode et Walmart nous ont aussi fait des dons. Dans le cas de Walmart, il fallait donner les vêtements et non pas les vendre dans nos friperies, ce que nous avons fait. La compagnie Vans nous a remis des sacs à dos», cite en exemple Cathy Lepage.

Elle souhaite que d’autres établissements emboîtent le pas.   

«Les compagnies devraient rentrer en contact avec des organismes qui ont des friperies et développer un partenariat avec eux au lieu de jeter leurs vêtements», dit-elle.

(Avec la collaboration de David Penven)