Deux élèves se distinguent par l’ampleur d’un sondage sur le cannabis

le vendredi 23 juin 2017

Deux élèves à l’école Saint-François-Xavier à La Prairie se sont démarquées par le sérieux de leur travail scolaire. 

«Le projet consistait à effectuer un sondage avec un échantillon de 50 personnes afin d’appliquer les concepts de statistiques vus dans le cours de mathématique de secondaire 1. Les élèves pouvaient choisir le sujet de leur sondage», explique leur enseignante de mathématique, Bianca Fraioli.

Alors que les sujets de l’ensemble des élèves correspondaient davantage à ceux de leur groupe d’âge (ex: quel est votre jeu vidéo préféré?), Léa Boudreault et Arielle Bélanger ont décidé d’aborder cette question d’actualité nationale.

«J’en ai parlé à la direction pour voir si elles pouvaient choisir ce sujet. De plus, elles voulaient réaliser le sondage avec un plus grand nombre de personnes. On a offert de les aider en envoyant le questionnaire à tous les parents de l’école. Elles ont rédigé une lettre à leur intention», poursuit l’enseignante.

À l’aide des médias sociaux et de la banque de courriels de l’école, les deux adolescentes ont recueilli plus de 500 réponses. Elles ont décidé de classer leurs résultats selon l’âge et le sexe des répondants afin de voir si les opinions différaient.

 

Intéresser et surprendre

Pour Léa Boudreault et Arielle Bélanger, il était important que le sujet du sondage suscite l’engouement.

«On voulait que ça soit intéressant pour l’ensemble de la population et non pas juste pour l’école. On a pensé à la politique, mais ça nous intéressait moins. On a choisi le sujet sur le cannabis et on trouvait que c’était une bonne idée», déclare Léa Boudreault.

«Notre entourage a été surpris qu’à 13 ans on choisisse de parler de la légalisation du cannabis», intervient Arielle Bélanger.

Sur le plan personnel, le duo se dit en faveur de la légalisation, mais avec des restrictions.

«Pas aux jeunes de 18 ans et pas vendu n’importe où», mentionne Léa Boudreault.  

Pour Arielle Bélanger, le cannabis doit être avant tout utilisé à des fins médicales.

Elles souhaitent que le cannabis soit accessible aux 21 ans et plus et dans des points de distribution gérés par le gouvernement.

 

Quelques observations du sondage

En général, 52% des hommes sont pour la légalisation du cannabis, mais avec une restriction sur l’âge. Les femmes, quant à elles, préfèrent, à 33%, que la légalisation soit uniquement d’ordre médical.

Contrairement aux intentions d’Ottawa qui souhaite permettre l’achat de cannabis à partir de 18 ans, 48% de l’échantillon propose la vente légale du cannabis aux 21 ans et plus.

Les répondants ont aussi proposé, à 62%, que les lieux de vente du cannabis soient des pharmacies.

«On peut supposer que les observations seraient sensiblement les mêmes à une plus grande échelle. Ces résultats laissent présumer que les Québécois semblent en accord avec l’intention du premier ministre Justin Trudeau de légaliser la vente de cannabis au pays, car seulement 17% des répondants ont mentionné être contre la légalisation», affirme Bianca Fraioli, enseignante de mathématique.