Après avoir passé 15 ans à renverser ses adversaires sur les tatamis, la judoka Ecaterina Guica range son kimono à l’âge de 28 ans.
La Laprairienne se dit très sereine avec sa décision qu’elle mijotait depuis plusieurs années.
«C’est sû que ça va me manquer de faire du judo et de faire des tournois avec mes coéquipiers, avoue-t-elle. C’était vraiment une grosse partie de ma vie, mais je vois ça comme une façon d’avoir plus de temps pour moi.»
Revenant sur sa dernière année, Ecaterina Guica dit avoir apprécié sa participation aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021. Cependant, elle affirme être déçue de ne pas avoir eu un bon résultat.
«Je trouvais ça difficile de ne pas avoir eu une préparation optimale pour les Jeux en raison des entraînements irréguliers pendant la pandémie», déplore-t-elle, même si elle reconnaît avoir vécu une belle expérience.
Sa maîtrise en psychologie du sport occupe maintenant la majeure partie de son temps. D’ailleurs, elle collaborera avec Judo Canada pour son projet de recherche. Ce dernier a pour objectif de déterminer les facteurs de la persévérance à long terme. Son hypothèse est que les gens qui possèdent plus de grit, comme elle l’appelle, un mélange de résilience et passion, vont être plus propices à continuer le sport malgré les embûches.
«Ce n’est pas nécessairement toujours les personnes qui ont les meilleures aptitudes physiques et les meilleurs résultats qui perdurent», estime-t-elle.
Carrière bien remplie
Ecaterina Guica est fière de ce qu’elle a accompli. Sa présence aux Jeux olympiques, à deux reprises, a été l’un des meilleurs moments de sa carrière.
Puis, sa victoire aux Championnats panaméricains de judo au Mexique à Guadalajara en 2020 lui a enlevé un poids sur les épaules, confie-t-elle, après être passée près d’atteindre la première place à maintes reprises.
«Je gagnais souvent le bronze et l’argent, mais je n’arrivais pas à gagner l’or, explique la judoka. C’était un beau moment, car ça faisait longtemps que je voulais gagner une compétition.»
Si sa carrière a été couronnée de plusieurs moments de bonheur, elle a aussi été ponctuée de moments difficiles qui ont amenée Ecaterina Guica à réfléchir.
«En 2021, je me suis cassé la main avant les Mondiaux, mais je voulais vraiment y participer, souligne-t-elle. J’ai tenté de trouver la force qu’il me fallait pour guérir cette blessure et réussir à faire partie de l’événement.»
Questionnée à savoir si elle aurait fait des choses différemment durant sa carrière, la Laprairienne indique qu’elle aurait pu rendre sa préparation plus optimale.
«J’aurais essayé d’être un peu plus intelligente sur la manière de perdre du poids pour mes combats, croit celle qui pense qu’elle aurait pu sortir des sentiers battus. J’aurais pu essayer de m’entraîner différemment.»
Néanmoins, elle dit s’être donnée à 100 % chaque fois.
«J’ai eu beaucoup de blessures, mais j’ai tout de même été prête à faire les sacrifices pour être présente», conclut-elle.
Concernant ses plans, elle continuera de collaborer avec Judo Canada pour son projet de recherche, mais donnera aussi des conférences dans des écoles pour partager son expérience et raconter sa carrière.
Feuille de route
-Deux médailles de bronze et une médaille d’argent pendant sept Mondiaux seniors;
-Trois médailles de bronze, une d’argent et une d’or dans cinq Championnats panaméricains de judo;
-Une médaille d’argent aux Jeux panaméricains;
-Trois participations aux Mondiaux juniors;
-Deux participations aux Jeux olympiques;
-Une participation aux Jeux olympiques jeunesse;
-Deux participations aux Jeux du Québec.
À lire : Une judoka de La Prairie se prépare pour Tokyo
