Deux sœurs judokas organisent un camp d’entraînement

le vendredi 3 mars 2023

Les sœurs Ana Laura et Adriana Portuondo Isasi ont eu du succès dans le judo à travers leur carrière respective. Afin de redonner à leur sport, elles préparent la 3e édition de leur camp d’entraînement 100% dédié aux femmes de tous les âges et tous les niveaux, le 5 mars.

Les deux jeunes femmes natives de La Prairie mettent sur pied cet événement dans le cadre de la Journée de la femme, qui aura lieu le 8 mars.

«Nous n’avons pas beaucoup de femmes dans le judo, fait savoir Ana Laura. On veut mettre cette activité de l’avant pour donner de la visibilité au sport.»

Sa sœur Adriana croit que la société n’associe pas souvent les femmes aux sports de combat.

«Ce qui est important, c’est de véhiculer le message que c’est possible», estime la judoka de 25 ans.

Celle-ci, qui pratique encore judo, raconte que des élèves du secondaire sont arrivées méfiantes à l’édition précédente, mais que leurs craintes se sont dissipées.

«À la fin, elles voulaient absolument réessayer la technique, décrit-elle. Une fille nous disait qu’elle aimait se sentir plus forte [après l’événement].»

Durant le camp d’entraînement, les sœurs enseigneront les bases du judo. S’il y a des participantes plus expérimentées, elles adapteront certaines portions du programme.

«Nous voulons leur faire comprendre que le judo est un art martial, et pas nécessairement simplement un sport de combat, indique Ana Laura, 26 ans. Nous voulons leur [montrer] comment le judo nous a servies dans notre développement personnel.»

L’événement est ouvert à toutes les femmes. L’activité, qui se déroule de 13h à 15h au Club de judo Boucherville, est gratuite et ne nécessite pas d’inscription.

Coffre à outils

Ana Laura et Adriana sont catégoriques: le judo leur a appris de nombreuses valeurs qu’elles utilisent dans leur quotidien. Elles se disent même transformées.

«Sans le judo, je ne serai pas la même personne aujourd’hui, croit Ana Laura qui étudie en victimologie. Ça forge le caractère et la discipline. On peut transférer ces valeurs-là dans notre vie personnelle.»

Celle qui donne des cours au Club de judo Verdun est fière de pouvoir transmettre sa passion aux prochaines générations.

«Je suis quand même gênée de parler en public, mais c’était important de sortir de ma zone de confort, enchaîne-t-elle. Quoi de mieux que de le faire avec un sport que j’aime et que je connais bien. Ça m’a permis de briser des barrières.»

Du côté d’Adriana, celle qui étudie en gestion de projets considère que le judo lui a apporté un coffre à outils.

«Que ce soit pour la gestion du stress ou des émotions [c’est bénéfique], plaide-t-elle. Je me souviens lorsque j’étais plus jeune que ça m’aidait. Ça me gardait en forme aussi donc au niveau de la santé, ça apporte beaucoup.»

Le fait de pouvoir organiser cet événement ensemble est spécial pour les deux sœurs.

«On a presque tout vécu ensemble, donc c’est sû qu’on a le sentiment qu’on se comprend, souligne Adriana. La motivation est pratiquement la même.»

Même son de cloche du côté d’Ana Laura.

«C’est vraiment facile et léger, car je n’ai pas trop à m’expliquer, se réjouit-elle. C’est une passion commune qu’on exploite aujourd’hui.»

Pour la suite, les deux sœurs espèrent pouvoir présenter leur événement plusieurs fois par année et éventuellement l’offrir aux citoyens de Roussillon.