La Ville de Beauharnois obtient une bonne note dans le classement des municipalités quant à l’intensité de leurs déversements d’eaux usées rejetés sans traitement dans les lacs et rivières du Québec rendu public jeudi par la Fondation Rivières.
Beauharnois, tout comme Sainte-Marie et Plessisville, comptent parmi les villes et municipalités qui ont connu « les meilleures améliorations » au cours de la dernière année quant aux déversements d’eaux usées. On y a recensé 560 déversements en 2022 et l’intensité des déversements est continuellement en baisse depuis 2017. Notons que la Ville a réalisé des travaux de mise à niveau de son usine d’épuration au cours de la dernière année, dans lesquels elle aura dépensé quelque 16 M$.
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D’importants travaux de mise à niveau de l’usine d’épuration ont être effectués à Beauharnois. (Photo d’archives)
Par contre, malgré une légère amélioration, la Montérégie est la région qui présente l’intensité des déversements la plus élevée depuis 2017, jusqu’à six fois plus importante que Montréal en 2022. L’intensité tend à augmenter notamment au bassin de La Prairie (qui comprend La Prairie, Delson, Candiac, Saint-Constant, Sainte-Catherine), Saint-Hyacinthe, Saint-Jean-sur-Richelieu, Saint-Bruno-de-Montarville et Châteauguay (752 déversements en 2022).
La Fondation note que La Prairie a fait preuve d’audace en imposant un moratoire sur le développement immobilier sur son territoire pour limiter la pression sur son réseau, et recherche des solutions à long terme, un exemple der
saine gestion environnementale. On y a enregistré 295 déversements en 2022, mais leur intensité a connu une forte augmentation.
Pour ce qui est de Salaberry-de-Valleyfield, le réseau d’épuration a connu 727 déversements en 2022. Cependant, la Fondation mentionne que Salaberry-de-Valleyfield compte parmi les municipalités qui n’ont pas mis à niveau leurs ouvrages avec un enregistreur électronique de débordement (EED) tel que prescrit par le Règlement sur les ouvrages municipaux d’assainissement des eaux usées, en vigueur depuis 2014. Ce qui aurait pour résultat de mal connaître les durées réelles des déversements, ce qui rend le portrait de la situation incomplet et impossible à corriger adéquatement.
La Ville dément toutefois ces prétentions. Après vérifications, la porte-parole Audrey St-Aubin mentionne que le réseau dispose depuis un bon moment déjà des enregistreurs électroniques de débordement (EED). « Nous en sommes même arrivés à l’utilisation de la 2e génération de ces instruments. Tous les détecteurs de surverses sont fonctionnels, actifs et connectés à nos équipements en temps réel. Dès qu’une surverse se produit, nous sommes immédiatement avisés. L’information de la Fondation Rivières est donc erronée », dit-elle.
La Ville impute les débordements par la vétusté de son réseau d’égout qui n’est pas séparatif, mais unitaire, c’est-à-dire que les eaux de pluie rejoignent les eaux usées dans le réseau sanitaire. Ce qui n’est toutefois pas le cas dans les développements urbains réalisés à partir des années 80 comme dans les secteurs de la Ville où les infrastructures ont été remplacées. C’est donc dire que les surverses diminuent au fur et à mesure que le réseau pluvial se développe indépendamment du réseau d’égout.
La Fondation Rivières soutient qu’avec les changements climatiques, les précipitations extrêmes ajouteront de la pression sur les réseaux d’égouts, accentuant le phénomène des déversements.