VIDÉOS – Du répit offert à des parents à bout de souffle

le mardi 12 octobre 2021

Alors que la santé mentale est plus que jamais au cœur des préoccupations depuis le début de la pandémie, des parents en manque de ressources et qui sont à risque de vivre de l’épuisement se tournent vers le CPE La mère Schtroumph à Saint-Constant pour bénéficier d’un service de répit.

Pendant sept dates fixes durant l’année, les parents qui en ressentent le besoin peuvent déposer leur enfant à cet endroit pour retrouver leur souffle le temps d’un week-end. Du samedi matin jusqu’au dimanche après-midi, l’équipe du CPE s’occupe de recevoir leurs pensionnaires à des intervalles différents, et ce, pour leur offrir l’intégration la plus optimale possible.

Le service appelé «Les p’tites vacances», offert depuis 2009, a été créé en concertation avec la Table de la petite enfance du CLSC Kateri à Candiac. Ce projet proposé par le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO) est chapeauté par le CPE qui en a pris la charge.

Ces ressources travaillent en collaboration. Elles reçoivent les demandes d’aide des parents du territoire à la recherche de soutien, puis sont transmises au CPE qui étudie la possibilité d’accueillir leur enfant. Les familles peuvent visiter les lieux par la suite pour conforter leur choix.

«Leur demande est évaluée en fonction de plusieurs facteurs comme les ressources à leur disposition et l’urgence de leur situation», explique Chantal Roy, coordonnatrice et conseillère pédagogique à La mère Schtroumph.

Cette préparation en amont permet ensuite aux intervenants du CPE de participer à la coordination ces journées de répit. 

{{HTML|IMG|MEDIA|2963|334px|500px}}

Louisette Dionne, Chantal Roy et Mercedes Quintanilla préparent le répit. (Photo: Le Reflet – Denis Germain)

«Nos éducatrices travaillent la semaine et la fin de semaine pour organiser le service, indique Louisette Dionne, directrice générale du CPE. Notre personnel d’administration gère les demandes et les dossiers avec les parents, alors que notre conseillère pédagogique s’assure de trouver le personnel nécessaire en cas de besoin.»

Mme Dionne ne cache pas que le meilleur des deux mondes serait d’avoir des éducatrices attitrées aux fins de semaine pour éviter la surcharge de travail de son personnel

Des effets bénéfiques pour l’enfant…

Le centre peut accueillir jusqu’à 15 enfants de 0 à 5 ans à la fois, incluant trois poupons, et sa popularité ne démord pas. Les tout-petits sont invités à participer à des jeux de groupe ou à simplement jouer en solo. Aucune activité ne va à l’encontre de leurs désirs, affirme le CPE.

{{HTML|IMG|MEDIA|2969|375px|500px}}

Le CPE comporte plusieurs locaux pour laisser les enfants jouer. (Photo: Le Reflet – Guillaume Gervais)

«Nous nous assurons de rencontrer les parents avant pour connaître les intérêts de l’enfant afin qu’il retrouve ce qu’il aime dans notre milieu qui lui est inconnu», affirme Mme Roy.

Le CPE note les effets psychologiques bénéfiques de la nouveauté sur les enfants. Ceux-ci sont plus enclins à tester de nouveaux jouets, par exemple.

Le centre possède donc une mini bibliothèque remplie de livres, des jeux, ainsi qu’une aire récréative extérieure qu’elle qualifie plus grande que la moyenne des cours extérieures habituelles.

«Il faut vraiment s’assurer que l’enfant soit bien dans son nouvel environnement», renchérit-elle.

En entrevue, les éducatrices martèlent qu’il ne s’agit pas d’un camp de jour ou d’un service de garde de fin de semaine. Même s’il y a une certaine structure autour du séjour, le rythme des enfants est respecté. Son approche bienveillante est basée sur les soins et les besoins de l’enfant. De plus, les ratios des éducatrices par rapport aux enfants sont moins élevés, ce qui permet une plus grande attention donnée aux tout-petits, vante Mme Dionne.

…et les parents

Des parents ont confié au CPE à quel point le répit leur a permis de bénéficier d’une bonne nuit de sommeil, et plus encore.

«D’autres prennent seulement du temps pour eux ou pour leur couple», mentionne Mme Roy.

Parfois, il peut s’agir d’une famille qui éprouve des difficultés conjugales et qui est à la recherche de temps pour soigner sa relation, donne-t-elle en exemple.

Mère de quatre enfants, Cindy Bureau a tiré profit de ce service pour la première fois il y a plusieurs années. Aujourd’hui encore, elle l’utilise pour son plus jeune.

«Ma fille avait 4 ans la première fois qu’elle est allée au séjour et elle se souvient de son expérience», affirme-t-elle.

Mme Bureau louange ce service, puisqu’il lui permet de décompresser pendant 36 heures sans avoir à demander à son entourage d’assurer la garde de ses enfants.

«Après cette pause, je suis contente de les revoir, raconte-t-elle. Ça m’a permis de devenir plus sereine.»

Pénurie de main-d’œuvre

Le CPE n’échappe pas à la pénurie de personnel à travers le Québec. Il est donc en période de recrutement afin d’embaucher des éducatrices lui permettant de poursuivre ses opérations quotidiennes, ainsi que celles du répit. Celles-ci-doivent également assurer la préparation de la nourriture, ainsi que l’organisation des activités en fonction des intérêts des enfants. Louisette Dionne, directrice générale, faisait d’ailleurs savoir au Reflet en mai que le nombre de services de garde en milieu familial a diminué de 36% en 10 ans sur le territoire du Journal, faute d’éducatrices.

«C’est une belle occasion de donner du temps de qualité aux parents et enfants qui l’apprécient.»

Mercedes Quintanilla, éducatrice