Éducation : une entente historique signée à Kahnawake

le jeudi 14 juillet 2022

Le gouvernement du Canada et 22 communautés des Premières Nations au Québec ont signé un accord historique de 1,1 milliard de dollars en matière d’éducation le 14 juillet à Kahnawake. Cette entente permettra entre autres aux communautés autochtones de lutter plus efficacement contre le décrochage scolaire.

C’est dans le vaste gymnase de la Kahnawake Survival School qu’a eu lieu l’annonce en présence du Conseil en Éducation des Premières Nations (CEPN) et le ministère des Services aux Autochtones. Selon ce dernier, cet accord aura un impact sur environ 5800 élèves répartis dans 22 communautés du Québec et huit nations.

Ottawa a ainsi prévu une enveloppe totale de plus d’un milliard $ sur cinq ans afin que les différents besoins des élèves autochtones en matière d’éducation, de la maternelle au secondaire, soient complètement financés. Il s’agit en fait d’un nouvel investissement de 310 M$ qui viendra s’ajouter dans le budget 2022.

De meilleures chances

« Cette entente régionale en matière d’éducation représente un jalon important vers la prise en charge de l’éducation des Premières Nations par les Premières Nations. L’entente est un gage de financement prévisible et de stabilité pour les communautés grâce à une formule de financement conçue par les Premières Nations pour répondre aux besoins de tous les élèves des communautés », a indiqué John Martin, Chef de Gesgapegiag et du comité des chefs du CEPN.

Il a aussi profité de l’évènement pour pourfendre au passage le projet de loi 96 de la CAQ qui, à son avis, éloignerait les Premières Nations de la réussite scolaire.

C’est dans ce climat de réconciliation que la ministre canadienne des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, a expliqué que cette entente permettra aux jeunes de rester en contact avec leur langue et leur culture tout en leur donnant de meilleures possibilités d’apprentissage. Mme Hajdu a précisé notamment que cela permettra d’engager et de retenir plus de 600 professionnels de l’éducation afin qu’ils puissent enseigner le savoir actuel et ancestral.

Esprit de décolonisation

Ghislain Picard, chef régional de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, a rappelé que les Premières Nations n’avaient pas choisi leur colonisateur, mais que cette entente avec le gouvernement du Canada était finalement une opportunité de « décoloniser nos façons de faire ».

De son côté, Denis Gros-Louis, directeur général du CEPN, a ajouté que « les droits fondamentaux à l’éducation des enfants autochtones ne seront plus bafoués par un manque de financement chronique parce qu’ils se trouvent sur une réserve ».

Kahsennenhawe Sky-Deer, la grande cheffe de Kahnawake, était absente pour sa part à la cérémonie pour des raisons de santé. C’est le chef Harry Rice, responsable de l’éducation à Kahnawake, qui l’a remplacé.

 

Cette entente a pour principaux objectifs :

– La pleine prise en charge des écoles par les communautés membres

– L’amélioration de la réussite scolaire

– L’augmentation de la persévérance scolaire et du taux de diplomation au secondaire

– La mise en place d’un programme scolaire culturellement adapté

– Le financement adéquat du transport scolaire

– L’augmentation du personnel qualifié