Élections 2015 : le sort des réfugiés syriens

le vendredi 18 septembre 2015

Chaque semaine d’ici le scrutin du 19 octobre, Le Reflet invite les candidats des quatre principaux partis à se prononcer sur un enjeu électoral. Notre question cette semaine: Pour régler la crise des réfugiés syriens, seriez-vous prêt à faire comme le premier ministre québécois Philippe Couillard et à parrainer une famille qui viendrait vivre dans La Prairie?

«Les candidats québécois du Parti libéral du Canada saluent l’initiative du gouvernement du Québec de tripler le nombre de réfugiés fuyant la guerre civile en Syrie qu’il accueillera et déplorent le manque de collaboration de Stephen Harper. Par ailleurs, le Parti libéral du Canada et moi-même sommes d’avis que le problème de la crise en Syrie est un enjeu de société et nous devons y répondre collectivement. 

Un gouvernement libéral s’engage à accueillir 25 000 réfugiés syriens et à investir au moins 100 M $ supplémentaires au cours du présent exercice afin d’accélérer le traitement des demandes d’asile – sans diminuer pour autant la qualité du processus – et d’augmenter les moyens mis à la disposition des services de parrainage et d’établissement au Canada. Finalement, nous verserons immédiatement une nouvelle contribution de 100 M $ à l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés afin de soutenir les activités cruciales de secours en Syrie.»

Jean-Claude Poissant, Parti libéral

 

«Quand des crises humanitaires surviennent, les Québécois, comme le reste des Canadiens, répondent avec générosité.

Devant l’ampleur de cette crise, il faut mettre en place un plan concret qui appuiera les gestes comme celui posé par M. Couillard. Le premier ministre du Québec s’est uni à d’autres familles de son quartier pour accueillir une famille syrienne. Il s’agit d’un geste admirable. Pour ma part, je me joins à mon chef Tom Mulcair qui  propose un plan qui permettrait aux Canadiens de parrainer les 10 000 réfugiés qui seraient accueillis d’ici la fin de l’année au pays. Le NPD souhaite accélérer le traitement des demandes de parrainage privé sans fixer de plafond, éliminer les obstacles bureaucratiques, traiter équitablement les réfugiés en mettant fin à la politique de discrimination religieuse en vigueur au Canada et délivrer des permis de résidence temporaire aux Syriens qui souhaitent venir s’installer provisoirement au Canada avec leur famille.»

Pierre Chicoine, NPD

 

«Je suis de tout cœur avec les gens affectés par ce terrible conflit. Je suis fier que le Canada soit un des plus grands donateurs de l’aide humanitaire dans la région affectée par le ISIS.

Des millions de personnes sont déplacés à cause des dangers. Il est impossible pour les pays d’accueil tel le Canada de recevoir les quatre millions de réfugiés syriens. Et c’est la raison pour laquelle nous participons à la mission humanitaire contre la cause de cette violence: la mission militaire contre le soi-disant État islamique.

La seule solution pour aider tous ces gens est de combattre le soi-disant État islamique à la source pour que tous les gens déplacés par le conflit puissent vivre en paix.»

Yves Perras, Parti conservateur

 

«On ne peut rester insensible face au drame qui se vit au Proche-Orient et en Europe. Le geste personnel d’accueillir un réfugié est fondamental, mais il a surtout le mérite d’humaniser la question et de nous rappeler que nous parlons d’hommes et de femmes.

Cependant, le sort de ces millions de réfugiés ne peut reposer uniquement sur la générosité d’individus ayant les moyens d’assumer les frais liés au parrainage de réfugiés. Ces coûts sont beaucoup trop élevés pour la plupart des familles. Dans de telles circonstances, c’est à l’État de prendre ses responsabilités.

Ottawa peut et doit en faire plus, sans délai, notamment en accélérant le traitement des demandes d’immigration, mais aussi en injectant des fonds qui permettront de faire notre part pour affronter cette crise humanitaire majeure. Parallèlement, refuser de combattre le groupe État islamique, comme le voudrait le NPD, serait totalement irresponsable. L’urgence ici est à la fois humanitaire et militaire.»

Christian Picard, Bloc québécois