Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé ce dimanche ce qui était déjà connu : le déclenchement de la campagne électorale fédérale. Les Canadiens voteront le 20 septembre pour le prochain gouvernement, au terme d’une campagne de 36 jours qui débutera au Québec.
«On vit un moment historique. Vous avez votre mot à dire, vous aurez l’occasion de choisir pour la suite pour notre pays. Tous les Canadiens devraient choisir comment terminer la lutte à la COVID-19 et rebâtir en mieux», a exprimé M. Trudeau, en point de presse à Ottawa.
Appelé à justifier pourquoi il déclenche des élections, au coût de 500 M$, en plein début de quatrième vague de la pandémie, M. Trudeau a réitéré à plus d’une reprise que les Canadiens «doivent avoir leur mot à dire sur comment ils veulent en finir avec la pandémie» et comment ils entrevoient l’avenir.
«Les 17 derniers mois ont vu des décisions énormes prises par le Parlement, par le gouvernement, pour non seulement passer à travers la crise, mais aussi jeter la base d’une société plus juste, forte et prospère pour tous, en relançant l’économie», a-t-il martelé.
«Les Canadiens pourront se prononcer sur une pandémie dont personne ne parlait en 2019.»
Il a affirmé que les décisions prises durant la pandémie auront des impacts sur les mois et années à venir.
«J’ai démontré que j’ai l’équipe et le plan pour améliorer le sort des Canadiens qui comprennent que les choix qu’on est en train de faire sont essentiels», a-t-il soutenu.
Insistant sur les efforts faits par la population pour lutter contre la COVID-19 ainsi que les hauts taux de vaccination au Canada, M. Trudeau a jugé que, «même avec la quatrième vague, nos institutions sont assez robustes pour fonctionner dans des moments difficiles».
Objectif : majorité
Le premier ministre a évité les questions des journalistes lui demandant si cette campagne visait à décrocher une majorité pour les Libéraux. Il n’a pas précisé non plus si, et comment, les partis de l’opposition ont empêché l’adoption de plans et projets présentés par son gouvernement au cours des deux dernières années.
Il semble toutefois clair que Justin Trudeau fait ainsi le pari que son parti, actuellement minoritaire, saura atteindre une majorité au Parlement. Pour ce faire, les libéraux devront faire élire 170 candidats.
Plus tôt cette semaine, le leader parlementaire du gouvernement Pablo Rodriguez avait pointé du doigt la «partisanerie», qui a récemment rendu «un peu dysfonctionnel» le travail au Parlement.
On compte à la Chambre des Communes 155 députés libéraux, 119 députés conservateurs, 32 députés du Bloc québécois, 24 députés du Nouveau Parti démocratique, deux députés du Parti vert, et deux élus indépendants.
Au Québec, le parti de Justin Trudeau avait obtenu 35 sièges, alors que le Bloc québécois avait fait élire 32 députés. Le Parti conservateur avait 10 députés, et le NPD, un seul.
Les partis d’opposition ont depuis plusieurs jours critiqué le premier ministre de déclencher des élections dans le contexte actuel, où l’administratrice en chef de la santé publique du Canada Teresa Tam a confirmé le début de la quatrième vague de la pandémie.
Les dernières élections fédérales ont eu lieu le 21 octobre 2019.
