Le résultat des élections fédérales ressemble tellement à celles de 2019 qu’on pourrait dire que c’est pratiquement un cas de copier-coller.
Le parti libéral est de retour au pouvoir, en situation minoritaire, et il y a une variation de quelques sièges seulement pour chacune des formations politiques. Chacune demeure sur ses positions, ce qui a inspiré des phrases cyniques du genre : «600 millions de dollars plus tard, retour à la case départ».
Mais est-ce vraiment si simple?
En tout cas, en considérant la plateforme électorale du Parti libéral du Canada (PLC), et si le gouvernement a réellement l’intention de remplir ses promesses, les Canadiens devraient voir plusieurs changements. Si…
Les présenter en détails remplirait tout ce journal. Il y en a vraiment beaucoup. Mais en voici quelques-unes qui donnent une bonne idée de l’orientation du prochain gouvernement.
En matière d’emplois, par exemple, le PLC dit vouloir instaurer un salaire horaire minimal de 15$ pour tous les travailleurs des entreprises à charte fédérale, et offrir des crédits d’impôt pour couvrir jusqu’à 75% des dépenses de salaires et de loyers des entreprises touristiques.
Dans le même esprit, il s’engage à prolonger jusqu’au 31 mars le Programme d’embauche pour la relance économique du Canada, qui devait prendre fin prochainement, et qui consiste en une subvention allant jusqu’à 50% des salaires que paient des employeurs qui ont connu une baisse importante de leurs revenus.
Les mesures qui touchent l’environnement sont nombreuses et variées. Du nombre, on peut retenir celles qui touchent l’efficacité énergétique: des prêts sans intérêt jusqu’à 40 000$ pour rendre les résidences plus écoénergétiques, et un fonds de 250 M$ pour inciter les citoyens à faible revenu à abandonner le chauffage au mazout. Par ailleurs, il s’engage à investir 1,5 milliard $ pour soutenir l’achat de véhicules du type zéro émission, y compris les véhicules d’occasion; puis il réserve 100 M$ pour ajouter des bornes de recharge dans les édifices, et ajouter 50 000 stations de recharge en hydrogène au pays.
Beaucoup de dispositions concernent le logement, un des grands enjeux de la campagne. Les premiers acheteurs de 40 ans et moins pourraient déposer jusqu’à 40 000$ dans un compte d’épargne libre d’impôt, et le crédit pour l’achat d’une première propriété passerait de 5000 à 10 000$. Et pour freiner la spéculation par des investisseurs étrangers, qui fait grimper les prix au pays, il leur serait impossible d’acheter des résidences non récréatives au cours des deux prochaines années.
Finalement, le crédit d’impôt pour rénovation serait doublé, jusqu’à 20 000$, pour aider les aînés à demeurer plus longtemps chez eux, et on va augmenter les prestations de sécurité de vieillesse et le supplément de revenu garanti pour les personnes âgées qui vivent avec des moyens réduits.
Ouf! Et ce n’est qu’un échantillon. Par ailleurs, on a relativement peu parlé de déficits et de dette publique. Mais c’est une autre histoire…