Élèves en adaptation scolaire : à Disney après des années d’attente

le mercredi 3 mai 2023

La patience a été de mise pour des élèves vivant avec une déficience ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA), de l’école de la Magdeleine à La Prairie. Ils rêvaient de leur voyage à Walt Disney depuis 2018. Malgré l’attente, ils sont revenus de ce périple les yeux brillants de bonheur. 

«Les feux d’artifice avec le château, c’était vraiment beau», se souvient Alexandre Baril. «Moi, j’ai adoré tous les manèges», partage Mariane Gauthier. «J’ai vraiment aimé les spectacles», renchérit Caroline Coallier, tandis que d’autres élèves du groupe décrivent tout le voyage comme leur plus beau souvenir. 

Il s’agit de la première classe en adaptation scolaire de la Magdeleine à faire un voyage, soulignent avec fierté les enseignantes Gabrielle Gendreau et Susan Davis, ainsi que la technicienne en éducation spécialisée (TES) Rachel Dussureault. 

Celles qui devaient d’abord partir avec une vingtaine de jeunes se sont finalement envolées du 16 au 21 avril, avec 11 d’entre eux, âgés entre 16 et 21 ans. 

Le voyage prévu en 2020 n’a pas eu lieu en raison de la pandémie. Néanmoins, une somme significative avait été amassée avec des campagnes de financement, des commandites et dons, en plus d’argent déboursé par les parents.

C’est avec environ 35 000$ en poche que le groupe a quitté vers Orlando, en Floride. Ce montant couvrait les billets pour le parc d’attractions, l’hébergement, la nourriture et la possibilité pour les élèves d’acheter des souvenirs. 

«Le lien différent que nous avons développé avec eux lors de ce voyage, c’est à jamais marqué dans nos mémoires.»
-Rachel Dussureault, technicienne en éducation spécialisée

 

Autonomie

Un lien spécial unit déjà les adolescents, mais voyager ensemble leur a permis de solidifier des amitiés, témoignent le trio d’accompagnatrices.

De plus et surtout, disent-elles, ils ont développé leur autonomie. 

«On leur donnait une liberté qu’ils n’ont pas souvent. Nous étions là pour les accompagner, mais on les envoyait chercher leurs repas, se changer à l’hôtel et s’organiser avec la carte d’accès aux chambres», cite en exemple Mme Davis. 

«Je me sens beaucoup plus autonome, même si mes parents ne sont pas là. Plus même, quand mes parents ne sont pas là. J’ai même commandé mon repas en anglais toute seule», affirme en riant Mariane Gauthier.  

Préparer les valises, parler en anglais, la prise de médicaments, le transport, la gestion de l’argent de poche pour ceux qui en avaient, ne pas se perdre et se retrouver dans des foules ainsi que faire preuve de patience ont notamment fait partie des défis du groupe. 

«On les a sorties de leur zone de confort. Ce qui est beau aussi, c’est que toutes leurs carapaces sont tombées. Il y a un élève qui est plus fermé à l’école qu’on voyait sous un tout nouvel angle. Ils nommaient tellement bien leurs émotions», relate Mme Dussureault. 

«À l’hôtel le soir, on les entendait avoir du plaisir tard parfois et ça nous faisait aussi plaisir de leur permettre de s’amuser en vacances», ajoute Mme Davis. 

Les collègues expliquent que la ligne entre leur rôle à l’école et celui en voyage s’est effacée aussi rapidement qu’elle s’est retracée à leur retour. Il n’y a toutefois pas eu beaucoup de disciplines à faire, se réjouissent-elles. 

Mme Gendreau confie que son moment fort est d’avoir vu ses élèves autonomes, fiers et heureux. 

Les trois femmes ont également découvert qu’elles forment un trio qui se complète parfaitement. Chacune avait ses forces pédagogiques, mais également en termes de personnalité en voyage.