Elle vend maison et commerce et fonde un orphelinat au Bénin

le vendredi 26 février 2016

Lyne Meilleur a toujours tendu la main vers les personnes les plus démunies. Aussi lorsqu’elle a décidé de vendre sa maison dans le Vieux-La Prairie et de se départir de son école de massothérapie pour mettre sur pied un orphelinat en Afrique, ses proches n’ont pas été surpris.

Depuis novembre, elle vit dans la localité de Grand-Popo au Bénin dans l’orphelinat qu’elle dirige via son organisme sans but lucratif qu’elle a fondé, l’Association meilleurs cœurs solidaires, dont le siège social est situé à Saint-Bruno-de-Montarville.  

«Nous avons 14 orphelins âgés de 4 à 13 ans. J’ai rencontré une Française à Grand-Popo qui pour une somme dérisoire, m’a loué une villa avec un grand terrain sur le bord de la mer. C’est là que l’orphelinat a été aménagé. Le bord de la mer était important pour contrer le paludisme, car on y retrouve moins de moustiques», explique Mme Meilleur lors d’une entrevue réalisée via Skype.

Le paludisme est l’une des causes principales de mortalité, indique-t-elle.

«Uniquement au Bénin, on estime qu’il y a près de 450 000 orphelins. Leurs parents, souvent pauvres, n’avaient pas accès aux médicaments pour lutter contre le paludisme et en sont décédés», poursuit l’ancienne résidente de La Prairie dont l’orphelinat a ouvert ses portes le 4 janvier.

Depuis, six autres enfants doivent être accueillis dans l’orphelinat de Lyne Meilleur, mais faute d’argent pour subvenir à leurs besoins, ils doivent attendre. Idéalement, elle souhaite pouvoir en recevoir une cinquantaine.

Élément déclencheur

C’est lors d’un voyage humanitaire en 2013 au Burkina Faso et au Bénin que Lyne Meilleur a consacré son temps dans des orphelinats de ces deux pays.  Elle a rencontré des enfants démunis touchés par la malnutrition, mais qui ont perdu leurs parents en raison du paludisme ou du sida. 

«Pendant mon séjour, dans un des orphelinats du Bénin, il y a eu un enfant qui est décédé dans mes bras en raison de la malnutrition sévère dont il était atteint. Ça m’a traumatisée pour la vie. J’ai pu voir toute la misère des enfants laissés à eux-mêmes», affirme-t-elle

«Quand je suis revenue, enchaîne-t-elle, je n’avais plus d’intérêt pour mon école [massothérapie], parce que je savais qu’il y avait plein de monde en Afrique qui avait besoin de moi. Je ne pouvais plus vivre chez nous, au Québec, dans la facilité.»

Ce séjour a été l’élément déclencheur qui l’a amené à se consacrer à temps plein aux autres.

Comment aider

Mme Meilleur ne cache pas qu’en accordant l’entrevue, elle désirait faire appel à la générosité du public pour financer l’orphelinat qu’elle dirige. Elle mentionne qu’il en coûte 1,15$ par jour pour offrir toit, nourriture, soins et éducation à un enfant. 

«Pour 35$ par mois, vous pouvez changer la vie d’un enfant et lui donner la chance de se sortir de la pauvreté.  Des reçus d’impôts sont émis», indique-t-elle.

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