Elles profitent d’un congé de maternité pour changer de carrière

le lundi 6 mars 2017

Anne-Marie Bazzo était thérapeute en réadaptation physique lorsqu’elle est partie en congé de maternité. Finalement, elle n’est jamais retournée à son emploi et a démarré son entreprise de créations d’articles pour enfant.

Différents facteurs ont influencé sa décision. «J’aimais plus ou moins mon travail. Comme mon mari a des horaires atypiques, si mon enfant est malade, c’est moi qui dois m’en occuper. Je travaillais à Montréal et je voyageais en train. Revenir était plus difficile», indique la résidente de Delson.

Son beau-frère a aussi été un élément déclencheur pour qu’elle devienne entrepreneure. Le fils de Mme Bazzo portait des couches lavables qu’elle lui avait confectionnées.

«Quand la copine de mon beau-frère est tombée enceinte, je lui ai parlé des avantages des couches lavables. Mon beau-frère m’a répondu qu’il en utiliserait seulement si c’est moi qui les faisais et que j’avais ma compagnie», raconte-t-elle.

Mme Bazzo s’est donc mise à la tâche et a lancé créations Pépettes. Elle confectionne notamment des couches lavables et des pantalons évolutifs. L’enfant peut porter ce type de vêtements longtemps, puisqu’il s’ajuste grâce aux bandes repliables à la taille et aux chevilles.

«J’ai fait des recherches et je me suis rendu compte qu’il y avait très peu de jeans évolutifs disponibles. J’ai donc voulu en vendre», mentionne l’entrepreneure.

Elle n’est pas seule à avoir profité de son congé de maternité pour faire le saut. Geneviève Roussy a quitté son emploi de vendeuse pour une compagnie de téléphone pour se partir à son compte comme photographe.

«Je me suis toujours passionnée pour la photo, mais je n’avais pas le temps. En étant à la maison en congé de maternité, je m’y suis remise», indique la résidente de Saint-Constant.

Elle soutient que ce n’est pas parce qu’elle n’aimait pas son emploi, mais plutôt qu’elle avait peur d’envoyer à la garderie son garçon, aujourd’hui âgé de 18 mois. Comme elle avait de plus en plus de contrats en photographie, ça lui a confirmé qu’elle pouvait en vivre.

Beaucoup d’avantages, un inconvénient

Les deux mères soutiennent qu’il y a plusieurs avantages à leur situation. La principale est de voir leur fils évoluer et de participer activement à leur développement. Elles sont également responsables de leur horaire de travail.

«Je mets en priorité mes obligations parentales, et ensuite, je comble les trous avec ma compagnie», mentionne Mme Bazzo.

«Je n’ai pas besoin de courir le matin. C’est moi qui gère mon propre horaire», affirme de son côté Mme Roussy.

Dans les deux cas, les mamans entrepreneures soutiennent qu’il n’y a qu’un inconvénient: vivre l’insécurité financière.

«Si mon mari n’avait pas fait un bon salaire, je ne serais peut-être pas partie en affaire tout de suite», soutient Mme Bazzo.

Elle ajoute que pour lancer sa compagnie, elle a dû faire l’achat de tissus pour créer ses prototypes.

Mmes Bazzo et Roussy ont toutes les deux attendu la fin de leur congé de maternité pour lancer officiellement leur entreprise, afin de ne pas perdre une partie de leurs prestations du Régime québécois d’assurance parentale.

Combien d’emplois dans une vie ?

Si certaines croyances laissent penser qu’un travailleur changera plus d’emploi qu’avant, la réalité n’est peut-être pas ainsi selon une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques.

Lors de l’étude, les auteurs ont exclu les emplois étudiants. Fait à noter, la moitié des changements d’employeurs ont été effectué avant que la personne ait 35 ans.

Année Nombre d’emplois 1976 8 1982 7 189 9,5 1999 entre 7 et 7,5