En cette rentrée scolaire, les parents, leurs enfants et les écoles comptent sur un nouvel allié, Marc-Antoine Joseph. Attitré notamment aux Centres de services scolaires des Grandes-Seigneuries, de la Vallée-des-Tisserands et des Trois-Lacs, ainsi qu’aux commission scolaires Riverside et New Frontiers, cet avocat du milieu municipal est l’un des 17 nouveaux protecteurs régionaux de l’élève nommés en mai par le ministère de l’Éducation pour traiter des plaintes. Le Reflet s’est entretenu avec lui.
Comment résumeriez-vous votre rôle ?
De manière générale, notre mission est de défendre les droits des élèves à l’égard des services offerts par les écoles et les centres de services scolaires. Nous voulons améliorer les services rendus par le système scolaire au Québec. Mais plus précisément, si un parent ou un élève est insatisfait d’un service reçu par une école ou sent que ses droits n’ont pas été respectés, il peut formuler une plainte. La personne concernée par la plainte ou son supérieur immédiat a 10 jours ouvrables pour y répondre. Si le plaignant est insatisfait, il peut formuler sa requête au responsable du traitement des plaintes du centre de services scolaire ou de l’école privée, qui a 15 jours pour y répondre. Finalement, si la satisfaction perdure, nous entrons en ligne de compte. Nous avons de 20 à 35 jours pour enquêter, puis émettre des conclusions qui peuvent mener à des recommandations. Auparavant, le protecteur de l’élève était nommé par le centre de services scolaire, ce qui pouvait laisser croire à une apparence de conflit d’intérêts. Aussi, le processus de traitement des plaintes est désormais grandement simplifié.
Il n’y a donc pas de parti pris systématique pour l’élève et son parent…
Non. Il y aura assurément une gestion des attentes à faire. Il sera important pour nous d’informer les parents sur notre rôle. Nous ne sommes ni un tribunal ni la police. Notre but n’est pas non plus de trouver un coupable. L’objectif est d’améliorer la situation. Si nous concluons que la plainte est non fondée, il y aura un travail de pédagogie à faire. Les règles à appliquer peuvent paraître opaques pour un parent et son enfant. Il faudra les expliquer pour rétablir un lien de communication entre l’organisation et le plaignant.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce poste ?
Je n’ai jamais travaillé dans le milieu scolaire, mais j’ai été impliqué pendant une vingtaine d’années en tant que responsable bénévole du programme de football d’une école secondaire à Sherbrooke. J’ai également siégé à des conseils d’établissements scolaires à titre de parent. J’ai les droits des jeunes à cœur. Outre ma passion pour le sport, c’était ma motivation à défendre les étudiants-athlètes qui me poussait à m’impliquer dans le programme de football. J’allais au front pour eux quand ils disaient vivre certaines injustices. J’ai toujours eu un intérêt marqué pour la défense des intérêts en général. Mes anciens collègues m’ont tous dit que ce nouvel emploi me représentait totalement.
Estimez-vous qu’il y a des similarités entre votre ancien emploi d’avocat et celui de protecteur de l’élève ?
Oui, puisque les deux demandent d’enquêter et de connaître les encadrements d’un contexte en particulier pour se faire une idée.
«Le processus veut que les problèmes soient réglés le plus près possible des centres de services scolaires. Mais si ça ne fonctionne pas, le protecteur régional est là pour offrir un regard externe et impartial sur la situation.» -Marc-Antoine Joseph
Pour le contacter
Le protecteur régional de l’élève est joignable via un guichet unique qui répartit chaque cas selon la région. Par téléphone au 1 833 420-5233 ou en ligne ici.