Faim dans les écoles : le Complexe le partage ne suffit plus à la demande

le jeudi 26 novembre 2015

Faute de ressources, le Complexe le partage a dû refuser cette année la demande d’une école primaire à Saint-Constant qui réclamait des denrées pour les offrir en guise de petit-déjeuner aux élèves se présentant le ventre creux en classe.

«On ne pouvait pas y arriver financièrement. Nous n’avions pas les fonds nécessaires ou ni les quantités requises provenant des banques alimentaires pour acheter d’autres berlingots de lait, des fruits ainsi que les ingrédients pour confectionner davantage de galettes», déplore la directrice de l’organisme à La Prairie, Cathy Lepage.

Ce refus est difficile à accepter pour le Complexe qui apporte une aide similaire à une école de La Prairie depuis près d’une dizaine d’années. Chaque jour, 300 élèves de cet établissement scolaire bénéficient du soutien de l’organisme.

«Lorsque nous achetons les denrées pour les petits-déjeuners, nous ne pouvons pas faire de discrimination entre les élèves. C’est donc l’ensemble des enfants de l’école qui en profite. Toutefois, on sait que la majorité d’entre eux sont en situation de pauvreté», mentionne Mme Lepage.

Au secondaire aussi

Depuis trois ans, le Complexe a dû répondre à une demande d’une enseignante d’une école secondaire qui avait remarqué qu’une poignée de ses élèves n’avaient rien pour dîner. Le complexe leur fournit depuis des coupons leur permettant de s’acheter de la nourriture au marché d’alimentation.

«C’est le genre de demande qu’on n’avait pas avant», note Mme Lepage.

Partenariat pour les galettes

Grâce à divers partenariats, dont avec le marché IGA Vallée depuis deux ans, le Complexe le partage achemine à cet établissement scolaire de La Prairie des repas congelés qui sont distribués en guise de dépannage alimentaire lorsqu’un élève se présente sans boîte à lunch ou que celle-ci est pratiquement vide.

«L’école garde aussi des barres tendres et autres collations que nous leur fournissons», ajoute Mme Lepage.

La directrice souligne l’esprit d’entraide essentiel. Ce dernier se manifeste dans la confection des galettes. Celles-ci sont cuisinées par les bénévoles du Complexe, mais aussi par des élèves du collège Jean de la Mennais et ceux du Programme d’éducation internationale de l’école secondaire de la Magdeleine, deux institutions à La Prairie. Quant aux ingrédients, ils sont achetés grâce au soutien financier de la Caisse Desjardins de La Prairie et du Club Optimiste du même endroit.

Mission impossible?

Avec l’accroissement des demandes d’aide alimentaire provenant de familles et de particuliers, Cathy Lepage se demande pendant combien de temps le Complexe pourra maintenir son aide envers les écoles.

«Comment se fait-il que dans un pays riche comme le nôtre, la pauvreté s’accroisse?», s’interroge la directrice du Complexe le partage.

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