Faire revivre des planches de granges abandonnées

le mardi 31 octobre 2023

Passionné du bois, des arbres et des essences des différents plants que l’on retrouve au Québec ou ailleurs, Simon Brennan a embrassé un mode de vie à la campagne en récupérant les planches des granges ancestrales du terroir.

« J’aime les pièces uniques parce que ça me permet de travailler sur différents projets, mais surtout ça me permet de redonner une deuxième, sinon une troisième vie à une même planche. C’est l’histoire qui nous parle avec ces pièces de bois qui ont vu des générations passer », indique Simon Brennan, aussi connu comme étant Monsieur Bois de Granges ou Mr Barn Wood à Saint-Antoine-Abbé.

Depuis 13 ans, Simon Brennan et sa conjointe ont opté pour la vie à la campagne. Néanmoins, il continuait de travailler dans la métropole pour une entreprise de démolition. Un jour il s’est tanné du trafic et des aléas des allers-retours à Montréal quotidiennement. « Je voulais faire quelque chose de différent et un voisin m’a offert de démolir sa grange. C’était différent et un nouveau challenge. Mais j’ai découvert quelque chose, le vécu du bois, de l’objet, de l’histoire, des choses bien faites », indique le charpentier moderne qui a plus d’un projet au moulin.

Un inventaire étonnant

Simon Brennan connaît son inventaire, il prend soin de ses planches récupérées patiemment et méthodiquement. « Ça me permet d’offrir au client ce qu’il désire vraiment. Je prends le temps de parler avec le monde et de leur faire vivre une belle expérience. Ça fait aussi partie de la beauté de mon nouveau travail », indique celui qui s’affaire à son entreprise depuis maintenant six ou sept ans.

« Ça prend quelqu’un d’obsessif cependant, pour laver mes planches à la pression, éviter qu’elles ne pourrissent. Tout est rangé, à l’instar des mes objets antiques, également récupérés dans les granges, mais aussi dans des lieux pittoresques de la région. Ça me permet d’inclure de ces objets dans les pièces uniques que je crée. Des vitraux, de vieilles portes, des objets décoratifs ou des publicités par exemple », lance Simon Brennan qui a énormément de commandes pour des manteaux de cheminées, des portes, des tablettes, mais aussi des tables et des murs faits de planches antiques.

{{HTML|IMG|MEDIA|14277|375px|500px}}

La grange-atelier de Simon Brennan est remplie d’antiquités. (Photo Journal Saint-François – Yanick Michaud)

Des commandes pour tous les goûts

S’il répond aux demandes du public pour des décorations vintages, rustiques, Simon Brennan se spécialise aussi dans les décorations de commerces, des restaurants entre autres. « J’ai complété les décors des Copper Branch, de L’Usine de spaghetti à Montréal, mais aussi du Bidon à Valleyfield », se targue-t-il.

Mais il fait plus encore, alors que l’on retrouve des ses formidables œuvres colorées dans des productions cinématographiques d’ici ou même d’Hollywood. On voit ses pièces dans Chaos Walking, The Disappearance sur CTV ou encore dans la série québécoise Léo.

Bien installé sur le bois de batterie de sa propre grange, fléau de blé à la main, Simon Brennan attend les opportunités et les défis pour en mettre plein la vue et redonner vie à ces planches qui ont un vécu incroyable. « On peut faire n’importe quoi avec ces morceaux qui étaient faits pour durer. La même planche a déjà servi à un agriculteur pour son toit, ensuite son plancher, puis un mur et moi je lui donne une quatrième vie. Quand on pense qu’on peut se procurer des objets de Chine dans les magasins du dollar qui se retrouvent au recyclage après dix minutes, c’est incroyable », conclut-il.