Faut-il offrir un cadeau à l’enseignante de son enfant?

le lundi 17 juin 2024 - Modifié à 16 h 46 min le mercredi 26 juin 2024

Une tasse proclamant « Meilleure enseignante », un ensemble d’huiles de bain, un bouquet de fleurs, du chocolat, la saison est ouverte pour les cadeaux de fin d’année offerts aux enseignantes. De nombreux parents se demandent comment on doit agir à l’issue du passage de l’enfant dans une classe qu’il a particulièrement appréciée.

« La règle numéro un est de valider la politique des cadeaux auprès du centre de services scolaire ou de l’école. Parfois, ce sont les enseignantes elles-mêmes qui envoient une note disant préférer ne rien recevoir. On retrouve cette situation, souvent dans les milieux moins nantis. Les enseignantes n’en veulent pas nécessairement », indique Julie Blais Comeau, spécialiste de l’étiquette.

Sandrine*, enseignante au primaire, fait partie de celles qui préfèrent ne pas recevoir de présents en fin d’année. « Premièrement, c’est mon métier, je ne le fais pas pour recevoir un cadeau, mais pour voir mes écoliers heureux et les voir réussir. Je sais que certains parents le font parce que ça fait partie de leur culture, ou encore parce que leur enfant m’a appréciée, mais je suis aussi heureuse de recevoir un câlin, un mot écrit par l’enfant ou un dessin représentatif. Ça ne coûte rien et personne n’est mal à l’aise de ne pas avoir donné », lance-t-elle.

Faire participer l’enfant

En ce sens, Julie Blais Comeau abonde. « Il faut faire participer l’enfant, que ce soit pour une lettre qu’il écrira ou pour un cadeau à choisir. Il connaît son enseignante, il a passé l’année avec elle », plaide la dame qui dit d’éviter à tout prix un quelconque montant d’argent glissé dans une carte. « L’argent, on ne fait pas ça. À moins que ce ne soit un don pour une œuvre caritative que l’on fait au nom de l’enseignante. Une Fondation qui lui tiendrait à cœur par exemple. »

Elle souhaite que les gens prennent le temps de réfléchir. « On peut rédiger une belle lettre de remerciement, c’est une belle occasion d’enseigner à notre enfant la reconnaissance, mais on ne fait pas un cadeau acheté à la sauvette, comme une tasse. Les collections sont grandes et elles manquent de place », rigole la dame qui préfère des articles qui vont servir à la classe. « Souvent, les enseignantes paient de leurs poches les effets qu’elles utilisent pour enseigner. Pourquoi ne pas offrir une carte cadeau dans une librairie ou un magasin de matériel scolaire », se demande Julie Blais Comeau.

« C’est ce que fait une de mes collègues, pour Noël, elle indique aux parents qu’elle ne veut pas nécessairement de cadeau, mais que s’ils insistent, ils peuvent acheter un livre jeunesse qui serait apprécié par la classe, par leur enfant par exemple. Les livres restent emballés jusqu’en janvier et elle les ouvre avec ses étudiants au retour des Fêtes. C’est une belle activité et les livres servent pour le reste de l’année et pour ses années suivantes », affirme Sandrine. 

Idem pour les entraîneurs

Julie Blais Comeau dit que les mêmes règles s’appliquent aux entraîneurs qui ont dirigé les enfants dans un parcours sportif ou culturel au cours de l’année. « On évite l’alcool, certaines personnes ont pris des résolutions personnelles et on ne peut pas toujours le savoir. Mais puisque ce sont des bénévoles qui donnent de leur temps, on les remercie pour ça, pour leur influence positive. Tout ça c’est précieux, alors il faut bien choisir si on tient absolument à offrir quelque chose », conclut la spécialiste de l’étiquette.

* Le nom a été modifié.