Fisker : après l’Ocean, l’Alaska

le dimanche 20 août 2023

Fisker a le vent dans les voiles ! Alors qu’il amorce en Amérique, en Europe et même en Chine la commercialisation de l’Ocean, son utilitaire électrique, le 3 août dernier, l’entreprise du fougueux Henrik Fisker a dévoilé trois futurs produits : un coupé sport de haute performance baptisé Rōnin, le véhicule multisegment PEAR à vocation plus populaire et une camionnette à caisse courte appelée Alaska. Cette dernière serait d’ailleurs la prochaine nouveauté de la marque destinée à atteindre le stade de la production.

Un communiqué publié le 17 août évèle quelques détails pertinents son sujet. On découvre, entre autres, que cette camionnette à 4 portes dotée d’une caisse courte n’a rien d’une F-150. Longue de 5,3 mètres, elle s’assimile plutôt à une Honda Ridgeline.

Fisker proposera deux batteries pour sa camionnette. Celle de 75 kWh procurera une autonomie de 370 km, alors que celle de 113 kWh lui permettra de parcourir près de 550 km. Le constructeur n’a cependant évélé aucun détail sur sa motorisation, sinon le fait qu’elle autorisera une accélération de 0 à 96 km/h entre… 3,9 et 7,2 secondes. Aussi bien dire que cette motorisation est toujours en développement !

Conçu pour séduire les Étatsuniens

Pour susciter l’intéêt des amateurs de camionnettes de loisirs de ce genre, le constructeur a dévoilé certaines de ses particularités, à commencer par les roues de 20 ou 22 pouces dont être dotée.

Certains attributs présentés dans ce communiqué donnent toutefois une allure caricaturale à cette camionnette. C’est le cas, par exemple, de son grand porte-gobelet qui serait le plus gros de l’industrie. De quoi satisfaire les Étatsuniens adipeux grands amateurs de « big gulp », sans doute. On annonce aussi un ciel de toit (oui, c’est ainsi qu’on appelle le plafond de l’habitacle dans la langue de Molière) qui serait muni d’un porte-chapeau de cowboy. Le constructeur ne précise toutefois pas si la hauteur libre dans l’habitacle permettrait d’y ranger un « 10-gallon hat » ! On fait aussi miroiter la présence de nombreux espaces de rangement en précisant qu’ils sont conçus pour des gants de travail (de cowboy ?), des lampes de poche et des stylos. Conviendront-ils aux Colt des Texans ? Ça, on l’ignore.

Houdini derrière la porte

Plus sérieusement, la « porte d’Houdini » dont est muni l’habitacle constitue assurément un attribut plus intéressant (malgré son appellation fantaisiste). Il s’agit du panneau arrière qui s’abaisse électriquement pour allonger la surface utile de la caisse. En abaissant le hayon, la surface de la caisse passe de 1,4 à 2,3 m (4,5 à 7,5 pi), mais en abaissant aussi cette « porte » (ce qui implique de sacrifier les places arrière), la surface passe alors à 2,8 m (9,2 pi).

Sous cette appellation orginale se cache un concept qui n’est pas nouveau. Rappelez-vous la Midgate, cette cloison escamotable dont était munie l’Avalanche, la camionnette de loisirs à caisse courte lancée par Chevrolet en 2001.

Dans son communiqué, Fisker annonce un prix de base de 45 400 $US pour sa camionnette, dont la production doit débuter au cours du premier trimestre de 2025. En outre, elle sera vraisemblablement assemblée aux États-Unis par le constructeur taiwanais Foxconn, dans son usine de Lordstown, en Ohio.

Comme c’est désormais la coutume avec tous les nouveaux constructeurs, le carnet de commande est déjà ouvert et les consommateurs intéressés peuvent éserver leur Alaska en versant un acompte de 250 $US pour un premier exemplaire et 100 $US pour ceux qui souhaite doubler la commande !

Alaska vs. Alaskan : un embroglio commercial potentiel ?

D’ici là, le fougeux dirigeant de cette jeune entreprise fondée en 2016 devra peut-être ésoudre un embroglio commercial. Après tout, depuis 2017, Renault commercialise aussi une camionnette nommée… Alaskan. Cette camionnette à quatre portes, qui a un gabarit similaire, est vendue en Europe et en Amérique latine.

Or, les constructeurs sont généralement « frileux » face à une pareille similitude d’appellations. Parions que tant que Henrik Fisker se limitera à vendre la sienne aux États-Unis, où l’Alaskan n’est pas offerte, le Groupe Renault restera peut-être « tolérant ». Mais, dès qu’une Alaska posera ses pneus sur le sol européen, le vent du nord pourrait bien changer de direction…

Photos : Fisker

Le texte Fisker : après l’Ocean, l’Alaska provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile