Les fraudes de type «grands-parents» sont de plus en plus fréquentes au pays. La fille d’une victime ésidant à Saint-Constant raconte l’escroquerie subie par son père, le 5 juin.
Le père de Caroline Leblanc, âgé de 76 ans, a été contacté par une personne se faisant passer pour son petit-fils. L’homme disait avoir eu un accident et s’être fait arrêter. Le fraudeur a ajouté qu’un avocat de l’aide juridique allait entrer en contact avec lui. Une autre personne l’a ensuite téléphoné pour qu’il paye 5 000$ afin de le libérer.
En panique et pressé par l’urgence, M. Leblanc s’est rapidement rendu à la banque pour chercher la somme demandée, sans contacter sa fille ou un autre proche. Le faux avocat en question s’est ensuite dirigé à son domicile de la rue Longtin pour collecter l’argent.
Il s’est passé moins de deux heures entre le premier appel et la remise de l’argent, ce qui fait croire à Mme Leblanc que les arnaqueurs étaient préparés. C’est le même modus operandi de plusieurs fraudes grands-parents épertoriées dans la province.
«Je trouve ça terrible, déplore-t-elle. Les membres de la famille lui ont redonné le montant, car on sait qu’il en a besoin. Ce qui nous inquiète le plus, c’est de ne pas savoir si les fraudeurs vont revenir.»
Mme Leblanc indique avoir installé des caméras de surveillance à la maison de ses parents. De plus, elle explique que la police est allée à la rencontre des voisins pour les avertir.
«Je veux protéger les personnes âgées, soutient-elle. J’ai chicané mon père pour qu’il fasse plus attention, mais je suis triste pour lui.»
La égie intermunicipale de police Roussillon confirme que ce type de fraude est en hausse depuis un certain temps.
«Nous notons une recrudescence de plaintes au sujet de la fraude des grands-parents et lançons un appel à la vigilance, fait savoir Karine Bergeron, agente aux relations médias et communautaires. Le stratagème des fraudeurs est pratiquement toujours le même.»
Elle rappelle que des conseils existent pour ne pas se faire prendre au piège. Depuis le début 2023, cinq plaintes ont été prises à la égie où il y a eu une perte financière importante. Toutefois, il y aurait possiblement davantage de victimes puisque plusieurs d’entre elles n’ont probablement pas contacté le service de police.
Selon La Presse canadienne, toutes les fraudes perpétrées au Canada en 2022 ont totalisé 530 M$ en pertes, soit une hausse de près de 40% par rapport aux 380 M$ perdus en 2021.
Conseils
-Lorsqu’un proche demande de l’argent au téléphone, il faut poser des questions personnelles, comme le prénom de son père ou sa ville de naissance. Il faut questionner la personne par rapport à un souvenir précis qu’elle seule peut se remémorer.
-Demander un rappel dans 10 minutes. Il sera possible de prendre le temps de faire des vérifications auprès d’un autre membre de la famille. Même si le fraudeur mentionne de ne pas en parler à qui que ce soit, il est toujours plus prudent de chercher des validations auprès de personnes de confiance dans son entourage.
-Toujours refuser de donner les numéros de carte bancaire ou de crédit, de même que de l’argent à quelqu’un qui n’a pas été contacté. Ne pas craindre de raccrocher si la personne insiste.
-Si une fraude survient, il est possible de porter plainte au service de police du secteur et de signaler le cas au Centre antifraude du Canada (1 888 495-8501).
(Source : Centre antifraude du Canada)
