Alors que trois journées de grève s’amorcent dès mardi dans les écoles publiques de la région, les parents s’organisent de différentes façons pour réussir à concilier le travail et la famille : télétravail, grands-parents à la rescousse, camps de jour d’urgence et prise de congés sont à l’agenda.
Geneviève Rochon est la maman d’un garçon en deuxième année du primaire à Léry. Son enfant passera une des trois journées chez ses grands-parents, mais il restera à la maison avec ses parents en télétravail les deux autres jours. «C’est sû qu’il aura probablement plus de temps d’écran qu’à l’habitude et qu’on essaiera de prendre du temps aussi avec lui pour s’en occuper», explique-t-elle.
Mme Rochon a tout de même des engagements au travail et des rencontres virtuelles auxquelles elle devra assister. La maman, qui appuie les revendications du milieu scolaire, est consciente que c’est plus facile pour elle de s’organiser que pour des parents dont le télétravail n’est pas une option. «C’est sû c’est vraiment triste quand tu dois piger dans ta banque de vacances pour ça», commente-t-elle.
C’est le cas Geneviève Dumont, qui est sexologue et psychothérapeute et son conjoint qui est pompier. «Le télétravail n’a jamais été une option pour nous, donc on doit s’alterner et prendre des journées de congé», explique la maman de deux enfants d’âge primaire qui habite La Prairie. Pour la travailleure autonome, une journée de congé représente une perte salariale et le couple n’a pas de famille à proximité pour leur donner un coup de main. Si le conflit de travail s’éternise, Mme Dumont et son conjoint devront réfléchir à une autre solution, dont peut-être celle de solliciter l’aide de membres de la famille à l’extérieur de la région.
D’autres familles comme celle de la Châteauguoise Lena Corobraro peuvent justement compter sur des grands-parents à la retraite qui peuvent prendre le relais des enfants. «Je suis chanceuse, ce sera ma mère qui gardera mes deux enfants», confie celle qui travaille dans une boutique à Châteauguay. Elle souligne également que son employeur est compréhensif et que mal pris, ses enfants pourraient l’accompagner au travail.
Les mamans interviewées ont toutes souligné au Journal avoir remarqué une plus grande compréhension dans le milieu du travail des enjeux de conciliation travail famille depuis la pandémie. Cela enlève de la pression sur les épaules des parents. «Les gens sont habitués par exemple de voir un enfant apparaitre dans une rencontre Teams, c’est moins stressant», souligne Geneviève Rochon.
Des camps de jour de dernière minute
Certaines organisations proposent des camps de jour payants aux parents qui pourraient en avoir besoin pendant ces journées. La Ville de Beauharnois a annoncé ce lundi après-midi offrir un camp du 21 au 23 novembre, entre 7 h et 18 h, pour les enfants qui étaient déjà inscrits au camp à l’été 2023. Le camp pourra accueillir un maximum de 30 enfants pour respecter les ratios enfant/animateur, explique Stéphanie Gosselin, directrice des communications de la Ville.
Du côté de l’école de cirque et gymnastique Gym-Fly à Châteauguay, trois demi-journées de camps sont offertes. Au moment d’écrire ces lignes, une trentaine d’enfants par jour sont inscrits et l’école s’est aussi préparée pour avoir suffisamment de personnel au cas où des familles se présentent à la dernière minute. «Pour l’instant, on ne pouvait pas l’offrir pour toute la journée puisque nos entraineurs qui feront le camp s’entrainent déjà en après-midi dans le cadre du sport-études», explique Mélissa Strabili, qui travaille à l’administration chez Gym-Fly. Si le conflit perdure, l’équipe n’exclut pas de faire des modifications d’horaire pour essayer d’ouvrir des journées complètes.