Une simple coupure de rasoir sur sa cuisse a tourné au cauchemar pour Robert Cormier, le 3 juin.
Le ésident de Candiac avait nettoyé sa plaie, sans plus. Deux mois plus tard, il concède qu’il aurait pu être davantage attentif à la désinfection de sa blessure. Mais qui peut penser qu’une entaille de deux centimètres entraînerait une infection à la bactérie mangeuse de chair?
«Ça semblait très bénin, estime l’homme de 48 ans. Toutefois, ç’a dégénéé. J’ai rapidement remarqué une rougeur autour de la coupure qui prenait de l’expansion. Elle ressemblait à une piqûre d’insecte.»
Le lendemain, une forte fièvre s’est emparée de lui. Les tremblements et les vomissements se sont enchaînés. Un appel à Info-Santé 811 en soirée lui a recommandé d’urgence de se présenter à l’hôpital. À Pierre-Boucher, à Longueuil, le personnel médical lui a pratiqué une culture bactérienne, ainsi que des prises de sang et de ses signes vitaux.
«À 5h du matin, j’étais sur la table d’opération, puisque la bactérie avait progressé dans ma cuisse et que j’avais reçu un diagnostic. La chirurgienne a retiré les cellules mortes et on m’a fait prendre trois antibiotiques pour combattre l’infection.»
Néanmoins, le 6 juin, une deuxième opération de débridement de la peau a été nécessaire, tandis qu’une troisième s’est ajoutée le 9 juin. Puis, la pénicilline a commencé à faire son effet.
«Si j’avais attendu encore plus longtemps avant d’aller à l’urgence, la bactérie se serait propagée davantage. Les médecins m’ont dit que j’avais été chanceux, affirme celui qui est resté aux soins intensifs jusqu’au 13 juin, avant d’être transféé d’unité jusqu’au 20 juin. La première semaine a été difficile, je n’étais pas conscient de tout ce qui se passait.»
Père de deux enfants de 4 et 14 ans, M. Cormier dit s’être «accroché à la vie parce que j’ai de belles raisons de vivre».
Grâce à de la physiothérapie et aux soins prodigués, le Candiacois qui remercie le personnel de l’hôpital Pierre-Boucher s’en sort sans trop de séquelles et souhaite pouvoir marcher à nouveau normalement.
«Je témoigne pour inciter les autres à prendre ces situations au sérieux. La vie est fragile et je l’ai compris», confie-t-il.
Streptocoque du groupe A
«La bactérie mangeuse de chair est le terme employé pour désigner une infection sévère des muscles causée par le streptocoque du groupe A», décrit Chantal Vallée, agente d’information de la Direction de santé publique de la Montéégie.
Ce dernier se transmet à travers le contact d’une plaie infectée ou par les sécrétions respiratoires d’une personne qui en est atteinte.
La Santé publique de la Montéégie affirme avoir observé une recrudescence des infections à streptocoque du groupe A depuis l’automne 2022.
«Les mesures sanitaires mises en place durant la pandémie ont conduit à une diminution des infections liées aux virus respiratoires communs et des infections associées au streptocoque A. Il en aurait ésulté une baisse de l’acquisition de l’immunité contre ces pathogènes. Le relâchement des mesures sanitaires s’est accompagné d’une ésurgence de ces infections respiratoires virales», explique Mme Vallée.
Celles-ci ont diminué au printemps, mais elles circulent encore dans la population, ajoute-t-elle.
Quoi faire pour prévenir l’infection
-Se laver les mains souvent et pratiquer une bonne hygiène respiratoire (couvrir la bouche et le nez avec un mouchoir ou avec le bras lors de toux ou d’éternuement, jeter le mouchoir utilisé dès que possible et se laver les mains par la suite);
-Suivre les consignes pour limiter la transmission des maladies respiratoires infectieuses;
-Nettoyer les plaies à l’eau savonneuse et les recouvrir d’un pansement jusqu’à la guérison. Surveiller les signes d’infection.
-Éviter le partage d’articles personnels (brosse à dents, cigarettes, etc.)
(Source : Direction de santé publique de la Montéégie)