Hébergement de type Airbnb : une offre importante à encadrer, dit Tourisme Montérégie

le mercredi 12 octobre 2022

Cet été, la Montérégie comptait 115 «résidences de tourisme» qu’on connait comme étant des appartements privés à louer, selon une recension de la Corporation de l’industrie touristique du Québec. Un coup d’œil à l’offre sur le site Airbnb pour la Rive-Sud laisse toutefois croire que ces données ne représentent que la pointe de l’iceberg. 

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Selon cette recension fournie par Tourisme Montérégie, c’est à Longueuil que l’on retrouve le plus de résidences de tourisme (30) dans la région. Suivent ensuite Venise-en-Québec (22) et Saint-Anicet (16). 

Le directeur général de Tourisme Montérégie Mario Leblanc constate la popularité des logements de location courte durée. «Ç’a pris de l’ampleur depuis 5-6 ans. Et avec la pandémie, ç’a continué de s’amplifier. À Montréal, ça représente 20% des recettes d’hébergement… Quand même!» 

Selon M. Leblanc avance que l’industrie ne voit pas forcément cette compétition d’un mauvais oeil.

«La demande est là, et comme région, on a intérêt à y répondre correctement», estime-t-il.

Il affirme ne pas avoir eu vent d’hôtel ou auberge qui aurait déploré une perte de part de marché depuis qu’Airbnb et autres plateformes similaires s’imposent davantage.

Encadrer

L’augmentation de l’engouement pour ce type d’hébergement n’inquiète pas Mario Leblanc, mais il importe, insiste-il, que les municipalités assurent un encadrement adéquat.

C’est d’ailleurs le principal objectif d’une vaste enquête récemment entreprise par Tourisme Montérégie, en concertation avec d’autres associations touristiques, afin de brosser un portrait de la situation dans la région et surtout d’identifier quel est l’encadrement assuré par les villes en la matière.

Les résultats de l’enquête sont attendus cet automne. 

On ne voudrait pas qu’un touriste se trouve à un endroit où il n’y a pas d’intérêts touristiques. J’ai déjà entendu l’histoire d’un touriste français qui s’est ramassé dans un quartier résidentiel. Ce n’est pas à ça qu’il s’attend.»
-Mario Leblanc, directeur général de Tourisme Montérégie

Interdit dans les quartiers résidentiels

Actuellement, à Longueuil et Brossard, la location de résidences de type Airbnb n’est pas permise dans les quartiers résidentiels, mais elle est acceptée dans les zones où les usages de type «hôtel» sont autorisés. 

«En dehors de ces zones, seule la location de chambre est permise», indique la Ville de Longueuil.

Le directeur des communications à Brossard Alain Gauthier rappelle que les hébergements touristiques de type Airbnb nécessitent une attestation de la part du Ministère du Tourisme. Les villes sont informées lorsqu’une demande est formulée par un propriétaire.

«Si l’usage n’est pas autorisé, la Ville le mentionne au Ministère et l’attestation est révoquée, détaille M. Gauthier. Si nous sommes informés qu’un hébergement touristique est existant en contravention avec la réglementation, nous agissons.  Il n’y a pas de tolérance.»

Une copie de la réglementation est d’abord transmise au propriétaire. En cas de refus de collaborer, «nous entreprenons des procédures visant à faire cesser l’usage dérogatoire», dit-il.

À Saint-Lambert, la location de type Airbnb n’est actuellement «pas autorisée ni tolérée» sur l’ensemble de son territoire, précise Joannie Laplante, conseillère en communication.

La refonte des outils d’urbanisme et le nouveau règlement de zonage 2022 prévoient toutefois d’autoriser les locations de résidences pour touristes de courte durée «dans certaines zones centrales de la ville», annonce-t-elle.

 

Pas que rose

En plus des désagréments que peuvent causer ces hébergements pour le voisinage, des inquiétudes à l’égard des résidences pour tourisme de courte durée se font aussi entendre.

«Dans le contexte actuel de pénurie de logements, c’est certain que ça nuit», réagit Ryan Simonyik, du Comité logement Rive-Sud.

En tant que membre du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), le Comité logement Rive-Sud appuie la revendication d’interdire la conversion d’appartements locatifs en condos ou en hébergements touristiques.