Histoire d’oie à La Prairie

le mercredi 2 décembre 2015

Francine Laguë déteste voir des animaux souffrir. N’écoutant que son cœur, la Laprairienne a porté secours à une bernache dont l’aile était brisée au début novembre. Cette opération a nécessité plusieurs jours et de la patience pour l’attraper, mais n’a pas empêché que l’animal soit euthanasié.

À l’instar d’autres résidents demeurant dans le secteur du lac de La Citière, Mme Laguë avait repéré l’oiseau qui effectuait des allers-retours sur les eaux et la terre ferme sans toutefois prendre son envol.  

«Ça faisait depuis un mois qu’elle était blessée avec son aile croche. Si on l’avait laissée, elle sera morte de faim avec le lac gelé», a mentionné la retraitée.

S’informant sur l’alimentation de l’animal, Mme Laguë a nourri l’oiseau avec des grains de maïs qu’elle déposait chaque jour un plus de loin de la rive. Son but: amadouer suffisamment le volatile pour que celui-ci se dirige vers une cage à chien où sa pitance l’attendait.

«Je l’ai nourrie pendant une semaine et demie. Tous les matins, elle regardait si elle avait de quoi manger. Quand elle est entrée dans la cage qu’on m’avait apportée, j’ai refermé la porte», poursuit Mme Laguë qui a pu bénéficier de l’aide du voisinage pour cette opération de sauvetage.

De nombreuses démarches

Avant que la dame ne mette au point sa stratégie pour capturer la bernache, elle a effectué plusieurs appels afin de trouver un organisme qui pouvait porter secours à l’oiseau blessé. Elle s’est dite déçue du peu de ressources existantes.

À travers ses démarches, on l’a référée à l’organisme le Nichoir à Hudson qui se spécialise dans la réhabilitation des oiseaux. On lui a demandé alors de lui amener la bernache.

«Le jour même où je l’ai capturée [14 novembre], je m’y suis rendue. Au Nichoir, ils ont examiné l’animal. Il avait l’aile brisée et deux bouts d’os à la jonction étaient sortis. Il devait être très souffrant. Ils l’ont euthanasié», poursuit Mme Laguë.

Laisser faire la nature

Que doit-on faire en a présence d’un animal sauvage blessé? «Rien. Il faut laisser la nature suivre son cours. On ne recommande pas aux gens de les recueillir», déclare Jacques Nadeau, porte-parole des Forêts, de la Faune et des Parcs à Québec.

Pour ce qui est des oiseaux migratoires, comme la bernache, ils sont de juridiction fédérale et non provinciale. Des règles strictes s’appliquent quant aux gestes à poser. Selon Nathalie Huneault, du service des communications à Environnement Canada, seuls les organismes accrédités par le fédéral sont autorisés à intervenir. L’organisme le Nichoir est l’un d’eux.

Quant au Nichoir, il compte sur la collaboration du public pour l’aider dans sa mission.

«On ne pourrait pas traiter autant d’oiseaux – environ 1500 annuellement – si les gens ne nous les amenaient pas. On n’a pas les ressources ni les fonds pour aller les chercher. Les gens viennent de partout nous les apporter, même de Sept-Îles», déclare Jo-Annie Gagnon, biologiste de la faune au Nichoir.