Vous arrive-t-il de croire que tout l’univers complote contre vous?
Que, quoi que vous fassiez, vous n’arriverez jamais à vos fins. Les embûches ne font que s’accumuler. Dans une cascade sans fin. Et qui dépasse tout entendement.
L’histoire prend toutes vos énergies sans jamais déboucher. Même quand vous avez l’impression qu’elle doit inévitablement tirer à sa fin.
Pourtant, à la base, c’est une affaire tout à fait banale. Tellement que c’est surréaliste que vous en soyez rendu là.
Votre roman fleuve aux soubresauts quotidiens amuse autant qu’il exaspère votre entourage.
Plus j’y pense, plus je me dis que je n’aurais pas dû changer de cellulaire. Voilà pourtant plus d’un mois que j’ai le nouveau. Sans pouvoir appeler ni recevoir des coups de fil. C’est peu pratique.
Je vous fais grâce de tous les détails. Parce que je ne me rappelle plus exactement l’ordre des événements qui ont mené à cette saga inattendue. Et que, de toute manière, c’est interminable, puisque j’en suis là aujourd’hui.
Changer mon téléphone défectueux s’avère une épreuve sans fin. Qui me donne l’impression d’être Bill Murray dans le film Le jour de la marmotte ou dans la maison des fous des 12 travaux d’Astérix.
Le transfert d’appel n’a pas été effectué correctement sur mon nouveau téléphone. Il y a eu erreur dans le code régional. D’où le fait que mon ancien cellulaire continuait de sonner. Et que l’autre garde le silence. Pas très pratique.
J’ai avisé qui de droit. Pour apprendre que je devais détruire ma carte à puce et la remplacer par une nouvelle qu’on m’enverrait. Aussi simple que ça? Erreur! La nouvelle carte SIM s’est avérée incompatible avec mon nouveau téléphone même si j’avais pris la peine de préciser le modèle de l’appareil.
J’ai choisi de me rendre en magasin afin d’en obtenir une autre. Ça me semblait plus rapide que d’attendre qu’on m’en envoie une autre par la poste. Imaginez ma surprise: je me suis cognée sur la porte fermée du magasin un samedi après-midi! Moi qui croyais que les commerces étaient ouverts tous les jours! Encore plus les magasins de téléphonie cellulaire qui doivent faire des affaires d’or. Je me suis sans doute présentée à la seule boutique du Québec qui n’est pas ouverte les week-ends…
Comme si je n’étais pas au bout de mes peines, cette note apposée dans la porte: «Exceptionnellement, nous ouvrirons à compter de 17h lundi prochain». J’aurais dû m’en douter…
Prière de ne pas me déranger, je ne suis pas joignable.
«Le meilleur moyen de ne pas être dérangé au téléphone, c’est d’être en dérangement.»
-Fernand Raynaud