Il crée un appareil pour les patients souffrant d’insuffisance rénale et cardiaque

le vendredi 23 décembre 2022

Âgé de 23 ans, Mathieu Rivet n’a pas perdu de temps après l’obtention de son baccalauréat en génie biomédical, en mai 2022. L’entrepreneur avait déjà cofondé l’entreprise Displaid durant ses études et travaille maintenant à peaufiner un dispositif d’imagerie portable qui permettrait d’évaluer l’accumulation d’eau dans les poumons. 

Les patients aux prises avec de l’insuffisance cardiaque et rénale vont présentement jusqu’à trois fois par semaine à l’hôpital afin d’être dialysés, explique M. Rivet, originaire de Delson. 

La dialyse leur permet de retirer l’eau qui s’est accumulée dans leur corps, alors que les reins n’arrivent pas à la filtrer adéquatement. 

«À long terme, nous voulons fournir ce type d’appareils aux gens qui en ont besoin afin d’améliorer concrètement leur qualité de vie.»
-Mathieu Rivet

L’enjeu qui a inspiré la conception de l’appareil d’imagerie portable est qu’entre les visites à l’hôpital, les patients n’ont aucune façon d’évaluer la quantité d’eau dans leurs poumons. 

Selon M. Rivet, son projet leur permettrait d’avoir les informations nécessaires afin d’ajuster leur comportement et médication de façon préventive, plutôt que réactive. 

«Cette condition est la principale source d’hospitalisation chez ces patients et les amène à l’urgence à l’hôpital au moins une fois par année, parfois parce qu’ils ont bu un verre d’eau de trop», déplore-t-il. 

Développement rapide

Le projet est né lorsque M. Rivet était au cégep. 

«Un membre de la famille de l’un de mes coéquipiers vivait avec ce problème de santé. Nous avons donc eu l’idée de l’appareil. Rapidement, nous avons été contactés par un néphrologue du CHUM pour commencer le développement», se souvient-il. 

Présentement, l’appareil est toujours en phase de développement. M. Rivet croit toutefois qu’il sera bientôt prêt à être commercialisé. 

Il en est à travailler avec des ingénieurs et professionnels de la santé afin de répondre aux normes de sécurité et de performance. 

«À court terme, mon objectif est de valider cette nouvelle technologie auprès de patients réels. Une étude clinique est prévue en 2023», dit-il. 

Impact réel

M. Rivet a débuté son parcours collégial en médecine. 

«Je n’aimais pas l’aspect d’apprendre tout par cœur. Je me suis donc réorienté vers le génie biomédical à la Polytechnique. Je voulais être un acteur de changement dans le milieu de la santé, et d’innovation avec de nouvelles technologies qui peuvent changer la vie de patients», confie-t-il. 

Celui-ci a également tenté le coup au sein d’une grande entreprise dans son domaine. Néanmoins, la culture des compagnies d’envergure ne le rejoignait pas. 

«Je ne sentais pas que j’avais un impact réel, tandis que dans l’entrepreneuriat, oui. C’est plus rapide et direct lorsqu’on trouve des solutions qu’on veut appliquer. C’est plus personnel aussi», estime-t-il. 

Jeune entreprise primée

Displaid fondée en juin 2021 a participé à plusieurs accélérateurs du milieu entrepreneurial, fait savoir M. Rivet. Elle a pris part à des événements et projets comme le Centech, Next AI, l’Accélérateur Banque National du HEC à Montréal et le Créative Destruction Lab. Elle a également remporté le prix KPMG au Coopérathon. Celui-ci récompense un projet qui permet d’innover en valorisant la donnée au service de la santé de l’humain.