Il est temps de mettre les gangs de rue au pas

le mercredi 11 août 2021

Après une fusillade survenue dans le secteur de Rivière-des-Prairies à Montréal qui a fait trois décès et deux blessés le 2 août, puis une autre à Longueuil ayant causé la mort d’un homme deux jours plus tard, nous avons assisté à une panoplie de conférences de presse, dont celle de la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault. 

Je dois dire que je demeure sur mon appétit. Je m’attendais à ce que la ministre – au nom du gouvernement –  dise clairement que c’en est assez, plutôt que de dire que Montréal est une ville sécuritaire. Il faut ne pas vivre dans des secteurs touchés par le crime pour affirmer quelque chose de semblable. 

L’ancien juge Denys Dionne, autrefois membre de la Commission d’enquête sur le crime organisé (CECO) en 1972, lui, avait été sévère à l’endroit des forces policières. Il affirmait que celles-ci n’accordaient pas assez d’importance aux activités criminelles des motards. Il avait raison. Le gouvernement ne l’a pas écouté et la guerre de ces groupes a éclaté. On s’apprête à revivre la même chose. 

À la défense des policiers, il est beaucoup plus facile d’infiltrer le crime organisé comme la mafia ou les motards que les gangs de rue. Ceux-ci n’ont pas de code d’honneur; je l’ai déjà abordé dans une de mes anciennes chroniques. Leurs membres sont portés à tirer à des heures où des enfants sont encore dehors dans les rues et dans des lieux publics, sans aucune considération pour la population. 

Prévention 

Beaucoup de gens disent qu’il faut plus d’argent pour faire de la prévention. Les organismes qui en font auprès de jeunes de 9 ou 10 ans sont effectivement essentiels, mais quand on parle de criminels âgés dans la vingtaine ou plus, qui font de gros profits dans le milieu de la drogue, de la prostitution ou du prêt usuraire, par exemple, on doit arrêter de penser qu’on peut les sauver. Ce sont des criminels endurcis. Ce sont des gens qui ont décidé d’embrasser cette carrière et qui s’en sortiront difficilement ou pas dans la majorité des cas. Ne me faites pas rire en me disant que des fonds supplémentaires pourraient en sauver au moins un. Ce n’est pas assez.

C’est bien beau de parler des armes à feu, mais il va toujours y en avoir. Si on veut enrayer la violence qui persiste présentement dans la grande région de Montréal, il nous faut des escouades spécialisées pour agir directement auprès des individus. 

Il va falloir que les tribunaux sévissent et que de lourdes sentences soient imposées. On vit présentement des situations extrêmement dangereuses. 

Le gouvernement reste beaucoup trop prudent, il doit se réveiller au plus vite. 

10-4! 
 

(Propos recueillis par Gravité Média)