Il y a 15 ans, la rivière débordait à Châteauguay

le jeudi 7 mars 2019

Le samedi 6 mars 2004, un embâcle majeur s’est formé à la hauteur du parc Laberge à Châteauguay. En l’espace d’une vingtaine de minutes, le niveau de la rivière a monté d’au moins deux mètres. Les glaces grattaient le dessous du pont Arthur-Laberge. L’eau s’est répandue dans les rues avoisinantes. Des immeubles ont été inondés. Des gens évacués. Et la mairie a proximité a failli y goûter. Le liquide s’est arrêté à ses portes.
L’aéroglisseur était passé casser la glace dans le lac Saint-Louis mais ça n’avait pas suffi à prévenir les inondations. Deux excavatrices amphibies étaient finalement venues à bout de l’amas de glace. La rivière était de retour dans son lit le lundi suivant. Des pompiers, des policiers, des cols bleus, des échevins, des cadres et bien d’autres employés de la Ville avaient participé à l’effort d’urgence.
Inattendu
Quelques jours avant la débâcle, le maire de l’époque Sergio Pavone disait ne pas entrevoir de problème avec la rivière. La firme Hydro-Météo non plus. «Jusqu’à la fin du mois de février, rien ne laissait présager un dégel. La rivière n’a pas eu un gros débit. On a atteint au maximum 196 mètres cubes par seconde. En 1996, le débit avait atteint 491 mètres cubes par seconde. Cette année, le dégel rapide et l’épaisseur des glaces ont causé problème», a expliqué à l’époque Pierre Corbin, un des experts de la firme.
Pas d’aéroglisseur sans débit
Selon le maire Pavone, l’aéroglisseur utilisé comme brise-glace sur le lac Saint-Louis et une partie de la rivière ne pouvait pas intervenir plus tôt, en février par exemple, par mesure préventive.
“Pour que l’aéroglisseur fasse son travail, il faut que la rivière ait un débit suffisant. Sinon, la glace cassée reste sur place et on crée nous-mêmes un embâcle”, expliquait-il en 2004.
Rare
Depuis, le phénomène ne s’est pas reproduit. Plusieurs citoyens interviewés lors du sinistre avaient affirmé qu’il n’avait jamais vu ça en 30 ans.
Toujours gelée
15 ans plus tard, c’est à dire ce mercredi 6 mars, un épais couvert de glace recouvre toujours la rivière à Châteauguay, ainsi que le lac Saint-Louis. Les températures se maintiennent sous zéro et il n’y a pas de dégel à l’horizon.