Ils contribuent à l’effort de vaccination en famille

le lundi 24 janvier 2022

La volonté de contribuer à l’effort de vaccination de la population contre la COVID-19 est une affaire de famille pour Francine Martel, son ex-mari Claude Patenaude, leur fille Janie Patenaude et leur petite-fille Jade Dupuis. Ils occupent tous un poste d’agent administratif à la clinique de Candiac.

Les trois femmes de la famille partagent au Reflet que, depuis qu’elles y travaillent, elles sont sans cesse touchées par les rencontres qu’elles font – que ce soit avec des collègues ou des gens qui se font vacciner. Elles vivent des moments empreints d’espoir alors que le contexte de la pandémie est déprimant pour plusieurs.

«J’ai vu des gens âgés pleurer d’enfin avoir un vaccin au début. L’une des plus belles choses que j’ai vues, c’est un jeune garçon autiste qui est venu trois fois avant de réussir à se faire vacciner, parce qu’il vivait beaucoup de stress», confie Mme Martel.

C’est d’ailleurs la première à s’être portée volontaire.

«Je suis retraitée et quand le confinement a commencé en 2020, j’ai tout de suite pensé que le temps allait être long, confie la femme de 65 ans. J’ai donc décidé de donner mon nom sur le site Jecontribuecovid19 du gouvernement.»

La résidente de Saint-Philippe a ainsi été recrutée et travaille à la clinique de vaccination de Candiac depuis son ouverture en avril 2021.

Son emploi comprend l’entrée du vaccin administré à une personne dans un système informatique et la prise de rendez-vous pour une prochaine dose si cela s’applique.

Mme Patenaude a également décidé de contribuer dès 2020 avec sa mère. Celle qui a un service de garde en milieu familial à la maison depuis 17 ans souhaitait «aller voir d’autres gens, sortir et agir pour aider la population».

Elle travaille donc à la clinique de vaccination les soirs et la fin de semaine. De plus, elle a étudié jadis pour devenir infirmière, alors «ça touche une corde sensible» chez elle.

À Candiac, les agents administratifs sont situés au centre des îlots de vaccination.

Pour sa part, Jade Dupuis relate que «les personnes plus âgées me racontent parfois leur vie et j’adore cela, je peux aussi jaser avec des travailleurs de la santé de toute sorte. Ce que je préfère, c’est d’interagir avec les enfants quand je leur donne des dessins durant leur moment d’attente».

Elle a commencé en novembre dernier, avec son grand-père.

«Avec le cégep et mon horaire chargé, c’est difficile de me trouver un emploi. Celui-ci me permet de choisir mes heures et je peux, en plus, passer du temps avec ma famille», explique celle qui vit avec sa mère à Châteauguay.

L’adolescente de 17 ans étudie afin de devenir ambulancière. C’est également pour elle un moyen d’entrevoir le milieu de la santé.

Quant à M. Patenaude, âgé de 66 ans et résident de Châteauguay également, il a décidé de leur prêter main-forte, entre autres pour s’occuper, partage sa fille.

«Il est retraité d’un emploi dans la GRC et pour lui, ne rien faire à la maison c’est très difficile, surtout l’hiver», précise-t-elle.

Ambiance de travail

Les employés volontaires à la clinique de vaccination reçoivent les plages horaires disponibles, puis acceptent de travailler à ces moments s’ils le veulent et le peuvent.

«On sent vraiment qu’on rend service et on est bien traités. Heureusement, on ne vit pas les difficultés des travailleurs de la santé, mais on les aide à notre façon», fait part Mme Martel.

Elle ne cache pas que le manque de main-d’œuvre se fait parfois sentir, puisque les vaccins donnés quotidiennement dépendent du nombre d’employés disponibles.

Issue du milieu bancaire, elle admet n’avoir jamais vu un endroit où tous les employés sont si heureux. Sa fille renchérit en partageant «qu’il n’y a personne qui est là qui n’a pas envie de rentrer, parce que si tu ne veux pas y être, tu n’y vas pas. Il n’y a pas de minimum d’heures à donner».

Les trois femmes s’entendent également pour dire que le revenu de base d’environ 20$ de l’heure est aussi le bienvenu, même si «personne ne le fait juste pour l’argent».

«On voit par exemple des agents de bord qui ont perdu leur emploi en raison de la COVID-19. Ce qui m’a frappée le plus, c’est de voir autant de gens de milieux différents qui se réunissent pour aider afin qu’on passe à travers cette pandémie grâce à la vaccination», remarque Mme Patenaude.

Du temps précieux en famille

Alors que plusieurs familles ne se sont pas réunies durant le temps des Fêtes, Mme Martel était entourée de sa fille et de sa petite-fille à la clinique.

Jade Dupuis dit être plus près de sa «mamie» grâce à leur emploi commun.

«Elle me fait des petits lunchs et quand je finis tard, je peux même aller dormir chez elle. Même en temps normal je ne la voyais pas autant, parce que j’étais occupée avec l’école», se réjouit-elle.

Mme Patenaude renchérit en affirmant que «beaucoup de gens vivent de la solitude. Nous, nous ne l’avons pas vécu. J’ai pu côtoyer ma mère tout au long de la pandémie puisqu’on travaillait ensemble».

De son côté, Mme Martel constate également que plusieurs de ses collègues retraités seraient seuls s’ils ne travaillaient pas à la clinique. Cela leur permet de sortir, d’avoir une vie sociale et d’être valorisés en faisant leur part.

«J’ai des amis qui ne peuvent pas voir leurs grands-parents. Moi, je peux souvent dîner avec ma mamie à la clinique de vaccination.»  

-Jade Dupuis