Impossible d’obtenir une entrevue des ophtalmologistes

le mardi 19 janvier 2016

Malgré de nombreuses demandes répétées, Le Reflet n’a jamais pu obtenir d’entrevue avec l’Association des médecins ophtalmologistes du Québec pour commenter sa position sur le traitement cubain de la rétinite pigmentaire.

Après plusieurs démarches, l’association nous a fait parvenir un document synthèse en anglais de l’Institut Nazareth & Louis-Braille, un organisme dont la mission vise à développer l’autonomie et à favoriser la participation sociale de la personne ayant une déficience visuelle. Nous avons demandé une version française et avons renouvelé notre demande d’entrevue auprès d’un médecin. Dans un courriel envoyé à la rédaction le 15 janvier, l’association indiquait qu’un médecin spécialiste allait communiquer avec le Journal la journée même. Personne ne l’a fait.

Ironie du sort, c’est le président de Services santé international (SSI), Alain Leclerc, dont l’entreprise réfère les personnes voulant se faire soigner à Cuba qui a fourni au Journal la version française du document.

Doutes sérieux

Intitulé Existe-t-il des données probantes quant au protocole de traitement offert à Cuba pour les personnes ayant une rétinite pigmentaire?, le document de 2010 mentionne que diverses associations médicales, dont la Société canadienne d’ophtalmologie et l’Association des médecins ophtalmologistes du Québec soulèvent des doutes sérieux sur le traitement offert à Cuba.

«[…] les arguments sont à l’effet que les prétentions scientifiques à la base de la chirurgie de l’œil proposée sont erronées, que des complications postopératoires peuvent survenir et que l’efficacité des traitements n’a jamais été prouvée par des études médicales valables», lit-on.

Les spécialistes d’ici s’interrogent sur le bien-fondé de l’ozonothérapie et la crédibilité des résultats d’une étude clinique cubaine.

«[…] les résultats de cette étude n’ont pas été publiés dans une revue scientifique médicale, mais plutôt dans une revue qui focalise sur les technologies de l’ozone ou reliées à l’oxydation. Or, la révision par des pairs indépendants et impartiaux, en ophtalmologie dans ce cas-ci, est un processus important pour le développement et la reconnaissance scientifique», souligne le document.

«Devant l’état actuel des connaissances, il est donc impossible d’affirmer que le traitement offert à Cuba est bon et de le recommander», lit-on en conclusion.   

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