Les histoires de véhicules refusant de démarrer après plusieurs mois de confinement sont désormais courantes, selon des intervenants. Le propriétaire du garage Point S à Sainte-Catherine François Girard et le directeur du service de Candiac Toyota Paul Chelhot ont tous deux dû dépanner plusieurs automobilistes dont la batterie du véhicule était à plat.
Contrairement à ce que plusieurs pensent, le simple fait d’aller à l’épicerie aller-retour n’aide en rien à recharger la batterie d’un véhicule, révèle François Girard.
«De rouler 15 minutes avec, ça ne rembourse pas le jus qui a été demandé à la batterie pour partir le véhicule, explique-t-il. Il faut le faire révolutionner à haute intensité, comme dans une situation normale, pour que l’alternateur puisse envoyer plus de courant à la batterie afin qu’elle ne tombe pas en déficit.»
M. Girard précise que les bonnes batteries devraient démarrer sans problème, même en ne démarrant pas son véhicule pendant trois mois.
«Mais si la batterie a le moindre problème, qu’elle a gelé ou quoi que ce soit, c’est plus dommageable que bénéfique de la partir à coup de 5 minutes.», nuance-t-il.
Chez Point S, plusieurs chargeurs intelligent d’entretien de la batterie ont été vendus au cours de la dernière année.
«Je dis aux gens de l’utiliser une fois par mois pour recharger leur batterie au complet, laisse savoir M. Girard. Celle-ci ne tombe plus en déficit. C’est 120$ avec l’installation. Changer la batterie, c’est entre 150$ et 250$ dépendamment des véhicules.»
Problèmes d’approvisionnement
Même son de cloche du côté du concessionnaire automobile Candiac Toyota.
«Il y a eu tellement de demandes de batteries que le fournisseur ne pouvait plus approvisionner Toyota, révèle M. Chelhot. Il y a des voitures qui ont attendu un ou deux mois avant de les avoir.»
Selon lui, il faut rouler au moins une heure de temps sur l’autoroute pour recharger pleinement une batterie.
«Il y a des gens qui ne comprennent pas; ils nous disent qu’ils avaient une Yaris avant et qu’ils ont maintenant une Rav-4 C-HR, qu’ils n’avaient jamais eu de problème avec l’autre. Mais avec la pandémie, on roule un peu», dit-il.
Le fait de retourner son véhicule pour s’en procurer un autre n’aidera en rien, soutient-il. Le concessionnaire a lui-même vécu l’expérience des batteries à plat avec ses voitures en vente.
«Parfois, j’ai des véhicules qui n’ont pas été vendus et qui restent à l’extérieur un mois ou deux mois, exemplifie-t-il. Il faut remplacer les batteries. Ce n’est pas un défaut, c’est parce que les vendeurs doivent démarrer toutes les voitures.»
Il recommande lui aussi à ses clients de se munir d’un chargeur intelligent pour avoir «une tranquillité d’esprit».
Une bonne année
Chez Point S comme chez Candiac Toyota, l’année pandémique ne s’est pas avérée négative.
«On a fermé deux semaines seulement au début. Je croise les doigts, ça fonctionne bien», dit Paul Chelhot en mentionnant que les nombreux rappels de voitures y sont pour quelque chose.
Chez Point S, le chiffre d’affaires est le même qu’il y a un an.
«On voit juste un déplacement; avant, les rendez-vous étaient plus concentrés. Maintenant, ils sont plus étalés dans le temps. Le monde est un peu moins pressé», analyse François Girard.
Autres problèmes
L’inactivité d’un véhicule peut entraîner d’autres problèmes que ceux de batterie. Entre autres les freins, qui ont tendance à coller, explique M. Girard.
«On peut démarrer, mais le problème avec ça, c’est que la plaquette peut rester coincée sur le disque, dit-il. Même si on roule, on ne s’en rend pas compte, mais il y a une restriction causée par le freinage. Ça fait en sorte que vous usez vos freins à une vitesse incroyable.»
Les disques ont aussi tendance à rouiller davantage l’hiver, ce qui rend les freinages inefficaces, fait-il savoir. «La solution est de s’assurer de faire un bon nettoyage des freins et de vérifier que les plaquettes sont libres.»
L’humidité peut également s’infiltrer dans l’huile. Cette dernière devient moins lubrifiante et peut causer des dommages au moteur, dit-il.
