Des t-shirts aux slogans originaux créés sur la Rive-Sud

le mardi 7 septembre 2021

Le passage du Longueuillois Boucar Diouf à Bonsoir Bonsoir et surtout, de son t-shirt vert fluo affublé du slogan «Longueuil un pays», a amené une nouvelle clientèle à la jeune entreprise – longueuilloise – Inkompetent, qui allie sérigraphie et autodérision.

Cette inscription – que dire, cette déclaration d’amour à la ville de la Rive-Sud! – est l’un des logos qui se décline sur quelques modèles de t-shirts, chandails, tabliers et masques, sur lesquels on peut notamment lire «Longueuil Beach» et «Bonjour Ail!».

Une autodérision qui déteint jusque dans leur nom d’entreprise. «On cherchait un jeu de mots avec «encre», «ink»… On a trouvé «Inkompetent»! Et on a vu que c’était un vrai mot en allemand. On était ben contents!», relate Alexis Fréchette-Dorris.

Alexis a appris la sérigraphie dans le cadre d’une Technique en graphisme au cégep du Vieux-Montréal. Son acolyte Victoria Richardson, elle, l’a apprise en même temps qu’elle lançait l’entreprise, qui existe depuis à peine 7 mois.
Victoria, qui a étudié en marketing Web, est responsable davantage des ventes, de la gestion de compte pour le site Web et de la promotion sur les réseaux sociaux.

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L’humour d’Inkompetent se prend tant au premier qu’au second degré. (Photo: Gracieuseté)

Les deux amis avaient déjà parlé, il y a quelques années, de se lancer dans une telle aventure, mais l’occasion ne s’était jamais présentée. La pandémie, qui a interrompu d’autres projets, a offert cette opportunité aux deux passionnés d’art.

Malgré son jeune âge – à peine 7 mois –, l’entreprise a plutôt le vent ans les voiles. Les deux jeunes entrepreneurs constatent, avec bonheur, que leur humour rejoint «à peu près tout le monde».

«Ça se prend aux deux degrés, note Victoria Richardson. Depuis l’entrevue à Bonsoir Bonsoir, on remarque une clientèle un peu plus âgée, qui a un gros sentiment d’appartenance pour Longueuil, des gens très fiers de leur ville. Pour d’autres, c’est un peu plus pour rire un peu du nationalisme. C’est une grosse joke.»

Artisanal

L’ensemble des logos des vêtements sont créés à la main par les deux partenaires d’affaires.

Sur leur site Web, ils expliquent ce qu’est le processus de sérigraphie, une technique d’impression à la main, alliant encre et pochoirs. Une émulsion photosensible est étendue uniformément sur une soie tendue sur un cadre. En séchant, elle fait apparaître les designs, exposés à une forte lumière, dans une chambre noire. Une fois le tout séché, le cadre est fixé à un bras rotatif, ce qui permet d’entamer la série d’impression. Le tout est imprimé une couleur à la fois, avec une raclette de bois. «Ça fait très Moyen-Âge» lance en riant Alexis Fréchette-Dorris.

En plus de vendre ses créations, Inkompetent peut répondre à certaines demandes spéciales. Un groupe de musique leur a par exemple demandé de produire son logo sur mesure.

«On est une petite entreprise, alors on peut se permettre de faire des demandes spéciales comme ça. On est jeunes et excités, on embarque dans le projet. Mais peut-être qu’on ne voudra plus quand on sera rendu gros et snobs!» ironise M. Fréchette-Dorris.

Si Inkompetent poursuit sa croissance, les deux entrepreneurs souhaiteraient éventuellement avoir une boutique, qui serait sur le lieu même de leur atelier. Actuellement, leur «micro-atelier» est dans le sous-sol d’une amie, l’artiste longueuilloise Jeskyä, qui fait aussi dans la sérigraphie.

Pour l’heure, ils jugent qu’Inkompetent est «bien partie».

«On a mis 2000$ de notre poche, sans aucun prêt, affirment fièrement les deux entrepreneurs, qui ne se versent pas encore de salaire. Tant qu’il y a de l’argent dans le compte, on va continuer. Mais le rêve, ce serait d’en vivre.»