«J’ai maintenant un champ de roches en arrière de chez nous !»

le lundi 11 juillet 2016

Des citoyens de la rue des Glaïeuls ne comprennent pas qu’un terrain privé faisant désormais partie du décret d’urgence ait pu être recouvert de roches par son propriétaire, R. Langlois construction et excavation, sans qu’intervienne la Ville ou le gouvernement.

Répondant aux remontrances des personnes venues dénoncer cette situation en séance de conseil le 4 juillet, le maire Donat Serres a affirmé qu’Ottawa enquête présentement sur le dossier.

«Lors de la journée de l’inauguration de Destination La Prairie de Devimco (le 16 juin), on a vu qu’il y avait des travaux. On a appelé M. Langlois et on a regardé notre réglementation, a-t-il dit. On n’a pas pu faire cesser les travaux, puisque rien dans notre réglementation ne nous le permettait.»

«Le décret, c’est une première, a-t-il ajouté. L’annonce a été faite le 22 juin, mais il va entrer officiellement en vigueur le 17 juillet, alors c’est sû que ça crée une zone grise pour tout le monde.»

Invité à donner sa version des faits, David Langlois de chez R. Langlois construction et excavation n’a pas souhaité commenter le dossier publiquement, de peur que ses propos soient mal interprétés. Il acceptera d’être cité une fois qu’Environnement Canada aura conclu son enquête.

Modification de la date  

Lundi, la ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, a annoncé que la date d’entrée en vigueur du décret avait été devancée au 8 juillet.

«Cette décision fait suite à des activités observées dans la zone visée par le décret pouvant réduire l’efficacité et les intentions du décret […] Afin de prévenir toute autre perturbation de l’habitat, la date d’entrée a donc été devancée», a-t-elle fait savoir par voie de communiqué.

Le Reflet a demandé si les activités auxquelles la ministre fait référence sont celles décriées par les citoyens de la rue des Glaïeuls.  

«Nous avons reçu des informations comme quoi des opérations de défrichage ont été effectuées sur un des terrains visés par le décret. Du gravier y aurait été également étendu», a répondu le responsable des communications d’Environnement et Changement climatique Canada, Sébastien Gauthier.

Les travaux mentionnés plus haut pourraient aussi avoir contribué à la possible destruction de nids d’oiseaux migrateurs dans le secteur visé par le décret, ajoute-t-il. Des agents de protection de la faune ont été mandatés pour enquêter sur ces incidents, a-t-il confirmé.

Mardi matin, La Presse rapportait également qu’une forêt d’une dizaine d’hectares a été rasée à Saint-Philippe, au début du mois de juin.

Selon le quotidien, le terrain appartient à Maryo Lamothe, promoteur immobilier à Candiac.

Environnement Canada enquêterait également sur ce dossier.