Le billet de Hélène Gingras.
Le bonheur tient-il à si peu de choses?
À ces quatre lignes écrites par ma collègue Audrey. Qui seront publiées sous peu. Une toute petite brève qui ira en bas de page. Annonçant que la Ville de Candiac prolongera le trottoir devant le poste de police sur le chemin Saint-François-Xavier.
Aussi à cette nouvelle portion cyclable qui a fait son apparition sur le boulevard Saint-Laurent à Sainte-Catherine.
Une fois par été (quand mes fesses sont réconciliées avec ma selle), j’enfourche mon vélo pour aller souper. Direction Brossard ou Saint-Lambert, selon mes envies du moment. J’écarte d’emblée le Vieux-La Prairie. Pas que les restos qu’on y trouve ne valent pas le détour. Au contraire! Mais le but de cette virée annuelle est d’en faire un rendez-vous spécial.
La balade doit être plus longue et différente qu’à l’habitude. Assez exigeante pour que je doive faire plus d’efforts qu’à l’accoutumée pour rentrer. Laissant son empreinte et un doux souvenir dans ma mémoire.
Et, pourtant, je n’ai rien d’une cycliste aguerrie. Ni un vélo à 2000$. Au contraire, j’use une bicyclette de montagne achetée il y a plus de 20 ans chez Distribution aux consommateurs (rien pour me rajeunir!). J’ai changé les freins à quelques reprises depuis. Un pneu ou deux. Réparé quelques crevaisons. Ajouté des lumières clignotantes pour ma sécurité le soir.
Je prends plaisir à faire un peu d’exercice quand la météo s’y prête pendant l’été. Pour faire une virée après le souper en semaine. Ou pour aller manger chez mes parents. Les premières fois, ils pensaient que j’avais des ennuis de voiture! Aujourd’hui, ils ne s’en formalisent plus.
Aussi, si on me demandait une des merveilles de la région, je serais obligée d’évoquer la piste cyclable qui longe la voie maritime. Tellement je l’ai arpentée. De jour. De soir. Aux aurores. À la nuit tombée. En vélo. Mais aussi en patins à roues alignées. Avec chaque fois des sensations différentes. Des odeurs de verdure. De poissons. De l’usine d’épuration (Ark!). Ses vues spectaculaires sur Montréal ou l’écluse de Sainte-Catherine. Et même sous la structure du pont Champlain. Longeant la route. Ou touchant presque le fleuve. Particulièrement tout juste passé le pont à Brossard. Où le cycliste est isolé de la route par deux allées de quenouilles.
Des années plus tard, selon la saison, l’heure, le moment ou la personne qui m’accompagne, elle m’émerveille encore.
«L’émerveillement est à la base de l’adoration.»
Thomas Carlyle