Jeune survivante d’un cancer : une expérience thérapeutique dans la nature

le mercredi 25 septembre 2024

Une Candiacoise survivante d’un lymphome hodgkinien diagnostiqué à 13 ans a vécu une expérience thérapeutique auprès de personnes ayant aussi reçu un diagnostic de cancer à un jeune âge. Elle a pris part à une expédition dans la réserve faunique de la Vérendrye en Outaouais cet été.

Rania El Ghayour a fait partie d’un groupe de 13 jeunes adultes survivants du cancer qui ont dormi à la belle étoile pendant neuf jours, sans électricité, ni technologie, afin de connecter avec la nature et de leur permettre d’échanger sur les épreuves auxquelles ils ont fait face pendant leurs traitements. Cette expérience a été organisée par l’organisme Sur la pointe des pieds dont la mission est précisément d’élaborer des «aventures thérapeutiques» pour les jeunes atteints du cancer.

«Je suis partie avec l’idée que ça me ferait un bon break dans l’été et que ça me permettrait de décrocher, confie la jeune étudiante de 20 ans. C’était très enrichissant, j’en suis revenue totalement changée. Ç’a m’a fait réalisé que je devais me concentrer sur le moment présent et avoir une vue plus positive de mon passée.»

La Candiacoise en rémission s’est créé de nouvelles relations au cours de ce périple dans la forêt.

«Tout le monde racontait sa propre histoire, raconte-t-elle. C’était bien d’écouter plusieurs expériences différentes. Connecter avec des êtres humains qui ont vécu la même chose que moi dans un environnement calme favorise le partage et la sérénité.»

«Stressée» à l’idée que le cancer revienne, la jeune femme s’est dit qu’elle ne devrait plus penser à ça, à la suite de ses discussions.

«J’ai réalisé que ce n’était pas bon de baser mes choix de vie en conséquence du cancer et que j’avais de la chance d’être encore là, explique-t-elle. Cette maladie m’a déjà assez limitée dans mes choix, donc je ne dois pas la laisser prendre le dessus sur moi.»

Rania El Ghayour en canoë pendant l’expédition. (Photo gracieuseté)

Pas seule

Rania El Ghayour a passé la quasi-totalité de son secondaire à l’hôpital en raison des traitements de chimiothérapique, d’autant plus que le cancer a fait une récidive plus tard dans son parcours. Elle est aujourd’hui en rémission depuis cinq ans.

«Ç’a changé ma vie et la manière dont je m’implique chaque jour pour la cause, souligne-t-elle. C’est très particulier, quand j’y repense, de constater que j’ai passé mon adolescence dans les traitements.»

Elle se sent tout de même «chanceuse dans sa malchance».

«J’ai connu d’autres jeunes qui ont eu le cancer et pour qui ç’a été plus difficile», se désole-t-elle.

Ce qu’elle a vécu avec le cancer l’a marquée à un point qu’elle veut maintenant redonner au suivant grâce à ses études en biochimie et médecine moléculaire à l’Université de Montréal.

«Ce que j’aime le plus faire dans la vie, c’est promouvoir la recherche, affirme-t-elle. C’est grâce à ça que je suis en vie. Il ne faut pas oublier qu’il y a des gens qui travaillent fort pour nous aider à survivre.»

«Même si des fois on pense que le cancer nous isole du monde, on n’est pas tout seul. C’est tout le monde qui se bat pour la cause.»

-Rania El Ghayour 

LeLes 13 survivants du cancer qui ont participé à l’expédition de l’organisme Sur la pointe des pieds. (Photo gracieuseté)