Judo Rive-Sud accueille une nouvelle fédération

le lundi 17 septembre 2018

L’école Judo Rive-Sud à Delson devient la terre d’accueil d’une fédération internationale qui vise une percée en Amérique du Nord. Venu de Suisse, le président de l’association a fait découvrir pendant une semaine la vocation plus traditionaliste de son organisation, basée sur la reconnaissance plutôt que la performance.
Jean-Michel Dracos est à la tête de la World Independant Budo Kai (WIBK), fondée il y a sept ans. C’est par l’entremise du judoka Jérôme Beauthier, multiple champion national, que le dirigeant a été mis en contact avec le propriétaire du club de Delson, Robin Tremblay. Désireux d’étendre sa fédération de l’autre côté de l’Atlantique, M. Dracos a accepté leur invitation à participer aux activités de l’école pendant la semaine du 20 août.
«J’ai parlé avec Jérôme via Facebook et après 10 minutes, il était déjà intéressé», raconte le Suisse.
«Ses valeurs me rejoignaient beaucoup, enchaîne Jérôme Beauthier. Le côté humain de la fédération m’a parlé. Oui, il y a la compétition, mais il y a également l’accomplissement, et ça, ça m’interpellait.»
Les membres de l’école Judo Rive-Sud en ont eu un aperçu lors du passage de grades, le jeudi 23 août, devant M. Dracos. Certains d’entre eux ont été promus à des niveaux plus élevés que prévu.
«Tout le monde a fait ce qu’il avait à faire. Je ne pouvais pas les laisser au niveau attendu normalement. Je veux reconnaître leur travail. La Fédération internationale de judo ne reconnaît pas leurs efforts parce qu’ils ne répondent pas à des critères de compétition, de stages, etc.», affirme-t-il.
Les judokas concernés n’ont d’ailleurs pu retenir leurs larmes pendant cette cérémonie haute en émotions.
«Ils ne s’attendaient pas à vivre un tel moment. Nous sommes là pour créer du bonheur», ajoute le coloré judoka, qui pratique son sport depuis 55 ans.
Retour aux sources
M. Dracos dit prôner un retour à la base du judo.
«Nous organisons des stages et des compétitions internationales où il n’y a que le ippon et le waza-ari qui comptent, comme c’était le cas lorsque j’ai commencé à pratiquer le judo il y a 55 ans», explique-t-il.
Il s’inspire également des techniques d’autres arts martiaux, un aspect qui plaît à Robin Tremblay.
«Ça démontre que tous les arts martiaux sont complémentaires. On prend les forces de chaque discipline, que ce soit le jiu-jitsu, le karaté, etc. et on crée un nouveau judo plus accessible à tout le monde», mentionne-t-il.
Valérie Létourneau
Pour se faire connaître du milieu au Canada et aux États-Unis, la WIBK mise également sur le soutien de Valérie Létourneau. La combattante d’arts martiaux mixtes et son conjoint, ancien membre de l’équipe olympique cubaine de judo, gèrent un centre d’entraînement aux États-Unis. Ils veulent s’inspirer des préceptes appris au cours de la semaine pour les partager à leurs membres.
«J’aime l’ouverture dont fait preuve cette fédération. Il y a beaucoup de choses que j’aimerais changer dans mon sport et ça va me permettre d’être plus créative dans mon enseignement, explique-t-elle. Le judo est un monde fermé et je sens que beaucoup de gens vont pouvoir bénéficier de l’ouverture de la WIBK. Il y a tellement plus à offrir que simplement le judo.»
Un drôle de hasard
Robin Tremblay et Jérôme Beauthier partagent plus que leur amour du judo. Tous les deux sont également policiers dans la région. Le premier travaille à la Régie intermunicipale de police Roussillon, alors que le second travaille à la Sûreté du Québec.
«La vie est spéciale parfois!» affirme ce dernier en riant.
«J’ai été transféré dans le secteur et je suis passé devant l’école Judo Rive-Sud, raconte-t-il. Il y avait une ambiance familiale ici. Le discours de Robin prône l’amitié, l’entraide et la camaraderie et ça me plaît.»
Jean-Pierre Bueno, Jérôme Beauthier, Robin Tremblay et Jean-Michel Dracos veulent faire découvrir la WIBK au Canada et aux États-Unis.