Julien Lacroix fait un retour progressif sur scène après près de trois ans dans l’ombre. Sans balayer sous le tapis la controverse l’entourant, l’humoriste, qui sera de passage au bar La p’tite grenouille à Saint-Constant le 29 avril et le 20 mai, s’ouvre à son public avec le spectacle Humour et confessions tout en faisant ce qu’il considère qu’il fait le mieux: faire rire les gens.
«Initialement, je tentais le coup pour renouer avec la scène et voir comment ça se passerait avec le public. J’ai du plaisir et les gens sont au rendez-vous», partage Julien Lacroix.
Celui-ci ne cache pas que d’une certaine façon, ça passerait ou ça casserait.
«J’avais dit à ma conjointe que si le public n’était pas là, je prendrais mon trou assez rapidement pour ne pas ramener ma famille sous les projecteurs», admet-il.
Pour celui qui a fait face à des allégations d’inconduites sexuelles, retrouver les gens pour faire des blagues et partager son cheminement est «une lumière dans tout ça».
«Je me suis rendu compte que les gens ne veulent que passer un bon moment, alors que tout est tellement lourd présentement», ajoute-t-il.
Autodérision
Julien Lacroix n’a pas l’intention d’ignorer les événements des dernières années. Il est naturel pour lui de faire preuve d’autodérision dès les premières secondes de son spectacle, fait-il savoir.
«Ça fait partie de mon histoire. Je raconte l’envers de la médaille aussi. L’humour, c’est le meilleur véhicule que je possède pour être capable de parler de tout ça», affirme-t-il.
De plus, comme il est devenu père et a arrêté de boire, il considère que son écriture a évolué et qu’il a beaucoup de choses à raconter. Julien Lacroix a vite constaté, avec soulagement, qu’il n’avait rien perdu de son personnage et de son aisance sur scène. Il s’est tout de même questionné à savoir s’il serait en mesure de les retrouver.
Somme toute, il se décrit comme plus humble, après avoir été «ramené sur Terre» par la tourmente.
Partage
Le spectacle se fait sous forme de questions et réponses. L’humoriste a toutefois remarqué que les mêmes interrogations revenaient, il tricote donc maintenant son texte autour de celles-ci.
Y’a-t-il une limite qu’il ne veut pas franchir?
«Je n’ai pas grand tabous honnêtement, répond-il. Les gens veulent surtout savoir comment j’ai vécu ça. Personne n’est irrespectueux, mais c’est certain que j’avais une crainte au départ, parce que j’avais eu des menaces.»
Essentiellement, l’humoriste qui se dit également étonné de voir des gens de tous âges dans les salles de spectacle croit que la solution ne se trouve pas dans le «cancel culture», mais dans le dialogue.
Sa carrière était une priorité avant qu’il la perde, alors l’équilibre est maintenant primordial pour lui. Il souhaite ainsi prendre son retour un spectacle à la fois et apprécie la proximité avec le public dans les plus petites enceintes et bars où il performe. Il admet néanmoins espérer que de plus grandes salles s’ouvriront graduellement à lui.
