La collecte des matières recyclables stagne dans le Roussillon… et c’est bon signe

le mardi 24 janvier 2017

Depuis quelques années, la quantité de matières recyclables amassées lors des collectes plafonnent autour de 15 000 tonnes par an sur le territoire de la MRC de Roussillon. Cette situation ne témoigne pas d’un désintéressement de la population, mais d’une tendance à la hausse concernant la réduction à la source.

Québec oblige les entreprises productrices d’imprimés, d’emballages et de contenants à financer un régime de compensation qui soutient les municipalités dans la gestion de leur programme de récupération. Cette situation a changé la donne.

«Le montant que les producteurs doivent verser est déterminé en fonction de la recyclabilité du contenant, mais aussi de la quantité de matière utilisée. Plus un contenant est léger parce qu’il a moins de matière, moins ça leur coûte cher. C’est pour ça qu’à l’épicerie, les boîtes, les bouteilles d’eau, etc., sont plus minces», explique Katlyn Dubé, directrice du Service de gestion des matières résiduelles à la MRC de Roussillon.   

Les changements de technologie et/ou d’habitude de consommation influencent aussi le tonnage récolté.

«Par exemple, il y a beaucoup moins de papier dans les bacs à recyclage [en raison des technologies numériques]», poursuit-elle.

Lors de l’apparition des premiers ordinateurs personnels, ceux-ci étaient de grands consommateurs de papier à imprimer contrairement à aujourd’hui.

Des poubelles moins lourdes

En plus d’assister à une diminution du tonnage annuel des matières recyclables, la MRC de Roussillon se félicite de voir que ce constat s’applique aussi aux poubelles.

«On remarque qu’au cours des cinq dernières années, les ménages de notre territoire ont réduit la quantité de déchets produits», intervient Pascale Levasseur, conseillère en communications à la MRC de Roussillon.

Diverses mesures, dont l’interdiction depuis décembre 2014 de ne plus jeter aux ordures le carton, peuvent expliquer ce changement.

À l’été 2015, une équipe de la MRC a procédé à la vérification du contenu issu de la collecte des déchets. Environ 93% des ménages visités géraient bien leurs matières résiduelles.

«La prochaine étape à laquelle nous travaillons concerne la valorisation des matières organiques [ex.: déchets de table]. Notre MRC travaille de concert avec celle de Beauharnois-Salaberry concernant la réalisation d’une usine de biométhanisation», ajoute Mme Levasseur.

Prévues en 2019, ces installations situées dans le parc industriel de Beauharnois transformeront en biogaz les matières putrides. L’usine desservira 18 municipalités, soit quelque 225 000 citoyens.  

 

Des items à ne pas mettre dans le bac

Recyclons-nous convenablement ? Il semble que les citoyens jettent encore des items qui ne peuvent être recyclés.

«Les gens sont de bonne volonté. Ils veulent bien faire. Pour se déculpabiliser, ils vont mettre des choses dans le bac en espérant qu’elles soient recyclées», mentionne Katlyn Dubé, directrice du Service de gestion des matières résiduelles à la MRC de Roussillon.   

Parmi les objets à ne pas mettre dans le bac bleu, on trouve:

-De la vaisselle;

-Des verres à boire (qui se ne recycle pas contrairement au verre employé pour la confection de pots destinés à la préparation alimentaire);

-Divers objets faits de plusieurs matières à la fois, dont des jouets;

-Du matériel informatique;

-Des petits appareils électriques et/ou électroniques;

-Du styromousse (ex.: verre à café ou barquette pour la viande, légumes, etc.);

-Des tuyaux d’arrosage;

-Des ampoules et lumières de Noël.

 

Vers Châteauguay

Les matières recyclables sont acheminées à Châteauguay dans un centre de tri appartenant au Groupe Tiru. En plus de la MRC de Roussillon, le centre dessert celle de Beauharnois-Salaberry. La compagnie revend les matières pour générer ses revenus. Selon la hauteur de ses profits, il y a partage avec les deux MRC. Cela ne s’est pas produit depuis 2011 à la MRC de Roussillon, indique Mme Dubé.