La Corporation de développement communautaire Roussillon réclame de l’aide

le mercredi 23 novembre 2016

La Corporation de développement communautaire (CDC) Roussillon attend depuis juin le financement de Québec pour poursuivre ses activités. L’organisme a dû procéder à la mise à pied de sa seule employée qui agissait à titre de coordonnatrice, moins de deux ans après son embauche.

«Son départ rend très difficile le maintien de nos activités», a déploré Nycolas Renault, président de la CDC Roussillon, lors d’un point de presse, le 23 novembre, à la Maison du goéland à Saint-Constant.

La CDC Roussillon attend un montant de base annuelle de 47 000$ du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS).

M. Renault a rappelé l’ironie de la situation : le 9 novembre, la CDC Roussillon organisait une marche de protestation dans les rues de Saint-Constant pour dénoncer le sous-financement des 36 organismes qu’elle représente. Maintenant, c’est à son tour de réclamer de l’argent de Québec.

«Cette situation prévaut également pour les nouveaux organismes qui voient le jour et attendent durant des années un financement. C’est le cas de notre CDC qui soulignera bientôt son 5e anniversaire», a mentionné son président.  

«Nous estimons que ce soutien financier est plus que nécessaire pour notre organisme qui dessert l’ensemble du territoire de la MRC de Roussillon où 170 000 personnes vivent, a poursuivi M. Renault. Sans cette aide, nous nous retrouvons dans une année charnière.»

Il laisse sous-entendre que l’existence même de la CDC pourrait être remise en question faute de moyens.

Forces vives

La directrice générale de la Maison du goéland, Lise Campeau, dont l’organisme œuvre en santé mentale, a souligné le rôle «incontournable» des CDC. 

«Elles sont un maillon important entre les élus et les gens. Nous sommes les forces vives du milieu. Sans ce financement, nous nous retrouvons handicapés», a-t-elle souligné.

Parmi la trentaine de représentants d’organismes réunis lors de la rencontre, une personne qui a demandé l’anonymat a laissé entendre que Québec essaye de bâillonner les regroupements qui se portent à la défense des exclus.

«La défense collective des droits n’est pas une priorité pour le gouvernement.  Il ne veut pas financer des regroupements qui dénoncent la pauvreté et l’exclusion sociale», a-t-elle insisté.

 

Le député réagit

Invité à commenter la situation, le député libéral de la circonscription provinciale de La Prairie, Richard Merlini, a déclaré qu’il a rencontré à trois reprises, au cours des deux dernières années, les responsables de l’organisme.

«J’ai apporté chaque fois leur voix à l’Assemblée nationale», a-t-il affirmé.

Il a rappelé que l’enveloppe gouvernementale du support communautaire au Québec avait plus que doublé entre 2000-2001 et 2014-2015, passant de 472,5 M$ à 976,9 M$.

«Cela veut dire concrètement que l’enveloppe globale du milieu communautaire a progressé de 106% durant cette période, alors le PIB du Québec n’a augmenté que de 55% et la population de 11 %», a fait remarquer le politicien.

 

Création et objectifs

Fondée en 2012, la CDC Roussillon, dont les bureaux sont situés à Delson, a obtenu un financement ponctuel. Ces sommes lui ont permis à l’époque d’embaucher une coordinatrice et de mettre en place des projets et des activités afin de défendre les intérêts et les préoccupations du milieu communautaire.