La famille syrienne attendue à Saint-Constant a été refusée

le jeudi 14 février 2019

La famille syrienne qui devait être accueillie à Saint-Constant s’est vue refuser son statut de réfugiée en janvier. Le Comité du projet d’accueil de solidarité syrienne du Roussillon qui la parraine se dit déçu de la situation. Il a amassé 40 000$ et multipliait les démarches depuis 2016.
Le frère Stéphane Demers, membre de la communauté chrétienne des Prémontrés à Saint-Constant et parrain officiel de la famille syrienne, laisse savoir que le Comité du projet d’accueil est en contact avec le père, la mère et leurs trois enfants. Leurs noms et détails sur leur identité ne peuvent être révélés pour des questions de sécurité.
Ils se trouvaient au Liban depuis quelques années pour fuir la Syrie, où ils sont retournés l’année dernière, puisqu’ils attendaient la venue d’un troisième enfant.
M. Demers explique que la famille vivait dans un camp de réfugiés au Liban. En Syrie, elle habite chez un cousin.
«Ils ont choisi la situation la moins pire. Physiquement, ils vont bien, mais mentalement, c’est difficile», dit M. Demers.
«Même si ça ne fonctionne pas, c’est beau de voir toute la solidarité et le soutien au projet d’accueil de la famille. On garde espoir.»
-Stéphane Demers
Refus
Selon le Comité qui parraine la famille syrienne, le statut de réfugié a été refusé pour «des détails», notamment parce qu’elle est retournée dans son pays d’origine.
Il a l’intention d’intenter un recours en vue d’une révision du dossier «en espérant faire changer la décision. Dans l’éventualité que cela ne fonctionne pas, nous devrons faire la demande pour une nouvelle famille».
Toutefois, «on savait que c’était possible que cette situation se présente», reconnaît M. Demers.
Soutien
Le parrain de la famille syrienne confie que des liens se sont créés avec les cinq personnes que Saint-Constant devait accueillir.
«On s’est attaché à la famille. On priait pour eux. On a l’impression qu’elle est mise de côté et qu’elle pourrait être remplacée par une autre, mais on ne pourra pas l’oublier comme ça», dit-il avec émotion.
Malgré sa déception, le Comité se sent soutenu par les maires des Villes de Saint-Constant, Sainte-Catherine et Delson, notamment.
«Le député fédéral Jean-Claude Poissant nous appuie beaucoup aussi. On est entendu et il a la volonté de faire bouger les choses. C’est beau de voir ça», indique M. Demers qui a aussi discuté avec l’attaché politique de la députée provinciale Danielle McCann.
Il espère que cela aura un impact.
Le montant de 40 000$ qui a été amassé avec des activités comme des soupers-bénéfices sera gardé pour une prochaine famille si celle qui est parrainée présentement n’est pas accueillie.
Statut de réfugié
Selon la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, le demandeur doit se trouver à l’extérieur de son pays d’origine ou le pays où il réside habituellement et avoir une sincère crainte de persécution.
Le demandeur peut obtenir le statut de réfugié si sa vie risque d’être menacée s’il retourne dans son pays d’origine ou le pays où il réside habituellement.
Les difficultés économiques ne sont habituellement pas considérées comme des motifs valables pour demander l’asile au Canada.
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